Samedi, 25 Février 2012 15:46

manif-ugttDes rameaux d’oliviers et des bouquets de roses ont été déposés sur le parvis du quartier général de l’UGTT, sur la place Mohamed-Ali, en ce samedi 25 février. Comme pour effacer les traces des sacs poubelles déposés par les détracteurs de la centrale syndicale. Reportage.

 Aujourd’hui est un grand jour pour les syndicalistes, qui ont lancé un appel à manifester, pour réagir à ce qu’ils considèrent comme une campagne de dénigrement orchestrée contre l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens.

ugttLa place Mohamed-Ali pleine à craquer, en ce samedi, vers le coup de 12h30, a eu bien du mal à contenir tout ce monde. Le cortège se dirigera vers la porte de France, avant de s’aiguiller vers la gauche, pour passer devant le théâtre municipal. Avec des manifestants tenant à bout de bras le drapeau national claquant au vent, mais aussi l’étendard rouge du syndicat. Les slogans de la Révolution reprennent du service. «Khobz, hourrya, karama watanya» (Pain, liberté, dignité nationale) a ainsi de nouveau retenti dans des rues, souvent trustées, ces derniers temps, par des éléments pas vraiment progressistes. «La khouf la ro3b, el solta melk echaab» a-t-on crié, revendiqué. «Pas de peur, le pouvoir est au peuple». Et le peuple de gauche était bien là. Plus de 6000 personnes ont répondu présents à l’appel de la centrale ouvrière.

agent-municipalEt pour le coup, un agent municipal est venu en uniforme. Un de ceux que le gouvernement a  vilipendé à cause de leur grève. L’éboueur en tenue de travail a été porté triomphalement sur les épaules. Un homme est aussi venu en traînant sa charrette, en brandissant une banderole marquant la solidarité des petits commerçants ambulants avec l’UGTT.

La gauche se manifeste
Le Parti Ouvrier Communiste Tunisien est venu massivement. Tout comme le mouvement Watad (Patriotes démocrates) avec à sa tête Chokri Belaid. Des membres du Parti Travail Tunisiens, des nationalistes arabes d’Etaliaa, et Emna Mnif, la transfuge d’Afek, fondatrice de Kolna Tounes, Jounayd Abdeljawed d’Ettajdid, Issam Chebbi du Parti Démocratique Progressiste (PDP), qui n’allait pas se dérober à cette opportunité de faire un pied de nez au parti au pouvoir. Said Aidi, ex-ministre du gouvernement Caid Essebsi, était aussi au rendez-vous de la place Mohamed-Ali. Taieb Baccouche, ex-ministre de l’Education et syndicaliste historique ne pouvait également rater l’occasion.

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Soutien massif de la société civile
La société civile tunisienne a massivement soutenu le mouvement. L’incontournable mouvement féministe tunisien s’est une fois de plus manifesté. Des membres de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD)  comme Khedija Cherif ont marqué leur soutien en défilant aux côtés des syndicalistes. L’AFTURD (association de la femme tunisienne pour la recherche et le développement) était bien là, également, en la personne de Radhia Ouezini. Et le monde des arts et de la culture a été notamment représenté par le cinéaste Moncef Dhouib, et la comédienne Leila Toubel. Et des blogueurs, bien sûrs, comme Haythem El Mekki (fraîchement éjecté de la télévision nationale), et Sofiene Belhaj, dit Hamadi Kaloucha.

La manifestation a donc brassé large, mobilisant quasiment tous les courants «modernisants» et progressistes de la société tunisienne. Le cortège a atteint le niveau du ministère de l’Intérieur, pour entonner le désormais folklorique «Dégage». Le défilé citoyen s’est passé sans accrochages notables ni avec la police, encore moins avec les extrémistes religieux. Vers le coup de 14h, les policiers se sont déployés, et ont demandé aux présents de se disperser «sinon ils allaient intervenir». Et les coups de matraques n’ont pas longtemps tardé à s’abattre sur le dos des manifestants. Les slogans «Wouzaret Dakhiliya, wouzara irahabia» (ministère de l’intérieur, ministère de la terreur) a retenti. Une demi-heure plus tard, c’est le gaz lacrymogène qui a commencé à appesantir l’atmosphère.

La foule poursuivie par les policiers jusqu’à l’entrée de l’avenue Mohamed V, se dispersera en entonnant «echa3b yourid ethawra minn jadid». En clair : «le peuple veut de nouveau la Révolution».

Thameur Mekki

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Manif de l’UGTT : Matraques et rameaux d’oliviers
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