Jeudi, 01 Mars 2012 14:42

niqab-université tunisiePrès de 200 universitaires (majoritairement) français ont exprimé publiquement leur soutien à la faculté de Manouba et à son doyen Habib Kazdaghli, face aux problèmes récurrents suscité par des groupuscules salafistes défendant le port du niqab dans nos institutions éducatives.

Des intellectuels de la stature du linguiste Claude Hagége (lui-même né en Tunisie), de l’historien Benjamin Stora, ont ainsi signé un texte véhément défendant les positions adoptées par le Conseil Scientifique de la Faculté de Manouba.

Le message a été publié ce jeudi 1er mars sur le site du quotidien français «Le Monde». Le texte signé devrait être également remis à ce vendredi à l'ambassadeur tunisien auprès de l'Unesco, M. Khemaïs Chamari. Les signataires affirment ainsi être «émus par les agressions physiques subies fin novembre et début décembre par des collègues tunisiens dont le doyen de l'université de la Manouba», et se déclarent « indignés par les agissements inadmissibles des personnes étrangères à l’université».

kazdaghliEt ce n’est pas la première fois que cette affaire provoque des remous à l’échelle internationale. Le 9 décembre 2011, c’était Human Rights Watch (HRW), l’organisation internationale de défense des droits de l’Homme, qui publiait un communiqué condamnant l’incursion jugée agressive des salafistes dans l’université tunisienne. HRW a ainsi appelé les autorités à «faire preuve d’une tolérance zéro lorsque des groupes de manifestants perturbent les études par leurs menaces de violence ». L’ONG a même comparé l’action de ces groupes extrémistes dans l’enceinte de l’université, à celle de la police de Ben Ali, qui a été, depuis la Révolution, chassée de nos institutions académiques.

Or voici que la même histoire se répète à peu de choses près. Le mercredi 29 février, des professeurs de la faculté ont été agressés, et Habib Kazdaghli a déclaré son intention de recourir à la justice. En attendant, le spectre de l’année blanche semble planer sur la faculté de Manouba. Une sombre perspective pour les étudiants qui n’ont pas pu passer leurs derniers examens dans les meilleures conditions. Une perspective néanmoins pas complètement exclue, d’autant plus que les autorités ne semblent pas prêtes à prendre une position claire et tranchée sur le dossier du voile intégral à l’université. Pourtant, la justice s’est clairement prononcée pour bannir le niqab de nos écoles. Le tribunal administratif a ainsi rejeté par deux fois des recours remettant en cause l’interdiction du port du Niqab dans des facultés de Sousse et de Tunis. Mais un voile noir menace toujours de s’étendre sur nos universités.

Lotfi Ben Cheikh

200 universitaires français avec Habib Kazdaghli contre le niqab
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