Jeudi, 15 Mars 2012 16:11

takriz«Où sont les snipers ? Où est Ben Ali ? Où est notre argent» ? Pour fêter la légalisation du Parti Pirate Tunisien, Takriz a une fois de plus sorti l’artillerie lourde pour tirer à boulets rouges contre le pouvoir, les mous, et ceux qu’il considère comme des traitres. Et les Takrizards ne mâchent pas leurs mots.

Dans un enregistrement diffusé sur les réseaux sociaux dans la nuit du mercredi au jeudi 15 mars, les enfants terribles du Net tunisien mettent les choses au point. «Le Parti Pirate c’est Takriz en version politique. Pour ceux qui veulent réellement faire bouger les choses. Nous voulons des hommes et des femmes qui ont un objectif clair. Ceux-là, peuvent se joindre à Slaheddine Kchouk» avertissent-ils.

Des revendications exprimées dans l’argot tunisien, avec un torrent d’insultes, bien sûr, sans lesquelles Takriz ne serait pas Takriz. Un groupe qui affirme que Moncef Marzouki, alors qu’il ne pouvait encore rêver de la présidence, écrivait sur leur site, à l’époque interdit d’accès en Tunisie.

takriz«Nous avons troué la dictature à la chignole. Le premier site web censuré en Tunisie ? C’est le nôtre. Après la Révolution, le premier site à être censuré c’est de nouveau Takriz». Après le 14 janvier, le tribunal militaire avait en effet décidé d’interdire l’accès aux pages du groupe.

Fœtus, Waterman dégainent pour tirer en rafales sur ceux qu’ils jugent au mieux comme des «mous», au pire, comme des «complices du système». Les injures pleuvent sur la plupart des figures les plus connues de la blogosphère. Il n’y a quasiment qu’Azyz Amami à être ménagé.

«Rien ne nous arrêtera. On va faire de la politique. On va prendre le pouvoir, on va dégager ces vieux qui ont pourri le pays».

Pour ceux qui l’auraient oublié, Takriz est l’un des touts premiers groupes à s’être lancé sur internet, défiant l’ordre de Ben Ali dès 1998. A une époque où ni Facebook, ni twitter, et tout ces réseaux sociaux à la mode n’existaient encore. Ces années là, ils représentaient l’une des très rares voix discordantes, (avec des gens comme Zouhaier Yahiaoui) à s’élever contre la dictature.

Plus d’une décennie plus tard, ils restent ces jusqu’au-boutistes de la Révolution, décidés à «abattre les fondements du système Ben Ali et sa corruption». Quitte à prendre position contre les élections du 23 octobre, que le groupe a considéré comme un piège à cons, et a ouvertement appelé à boycotter. Une position qui a contribué à marginaliser quelque peu les Takrizards, avant l’avènement de l’Assemblée Constituante. Mais la déception grandissante, la désillusion de bon nombre de nos citoyens, sont autant de facteurs qui risquent de donner un écho retentissant à ces revendications.

Les Takrizards n’ont toujours pas mis bas les masques. Un refus du star-system qui a gonflé des baudruches sans aucune légitimité, au point de faire d’admins de pages Facebook, d’ex-propagandistes de Zaba, des révolutionnaires de la 25ème heure invités au Palais de Carthage. Mais attention. La génération Takriz veut désormais le pouvoir. Rien de moins.

Lotfi Ben Cheikh

La génération Takriz veut le pouvoir
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