Mercredi, 27 Février 2013 13:23

stephane-hessel, le tunisien«La Tunisie  vient de donner au monde un exemple extraordinaire de vigueur populaire, pour mettre un terme à une situation qui était devenue insupportable. Et s’il est un peuple qui nous donne  aujourd’hui le signal pour dire comment construire ce nouveau monde, c’est bien le peuple tunisien».

Tels sont les mots choisis par Stéphane Hessel, pour évoquer la Révolution Tunisienne, lors d’un colloque tenu à Tunis en mars 2011. Des mots qui continueront à résonner aujourd’hui, et longtemps encore après sa mort.   

Stéphane Hessel nous a quittés dans la nuit de mardi à mercredi 27 février à l’âge de 95 ans. Résistant infatigable. Il contribuera à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Juif et évadé du sinistre camp de concentration de Buchenwald durant la Deuxième Guerre Mondiale, il s’élèvera contre la politique oppressive israélienne. Ce qui lui vaudra bien des inimitiés de la part des sionistes. Il n’en aura cure. Et s’indignera du sort réservé aux Palestiniens des Territoires Occupés par les politiques successives israéliennes.

stephane-hessel, le tunisien

Son livre «Indignez-vous !» devient dès sa parution, en octobre 2010, un véritable phénomène mondial, vendu à quatre millions d'exemplaires, traduit dans des dizaines de langues, distribué dans 35 pays. Ce petit ouvrage précédera de peu l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, avant d’accompagner l’éclosion des Révolutions Arabes. Il sera aussi brandi par les jeunes du monde entier, de Barcelone, à New-York, lors du mouvement Occupy Wall Street. 

indignez-vousStéphane Hessel ne tarira pas d’éloges sur les Révolutions Arabes. «Ce qu'ont démontré Tunisiens et Egyptiens, c'est que l'islam moderne est parfaitement compatible avec une démocratie laïque», assurait-il en mars 2011.

 «J'ai une grande admiration pour le peuple tunisien, qui a montré sa capacité à se débarrasser d'un tyran dont nous, Français, sous-estimions la nocivité. Je redoute une répartie violente de la part des soutiens de Ben Ali, mais je crois que la détermination des Tunisiens est suffisante pour traverser cette période critique et faire naître une vraie démocratie, qui sera la première dans un pays du Maghreb». C’est ce qu’il soulignera dans une interview publiée par le journal français «Le Monde», le 19 janvier 2011.

Reposez en paix, Stéphane Hessel. Et si vous continuez à nous suivre, de là-haut, vous verrez que les Tunisiens continueront à se battre pour défendre les valeurs de liberté, et de dignité, ces valeurs portées par le souffle inextinguible de la Révolution.  

Soufia Ben Achour

Stéphane Hessel, le Tunisien
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