Mercredi, 06 Mars 2013 03:18

hugo-chavezChavez est mort. Le cancer a fini par venir à bout de l’un des derniers gladiateurs planétaires. Le décès du président vénézuélien a été annoncé dans la soirée du mardi 5 mars. Un homme d’autant plus aimé sous nos cieux, qu’il a été l’un des rares Chefs d’Etats à dire à Israël ses quatre vérités.

chavez-iranEt alors que les fleurs du printemps arabe se font cueillir par le Qatar et ses pétrodollars, Chavez, lui, affichera son soutien indéfectible à la Syrie, et ne courbera pas l’échine face aux dictats du «grand Satan» américain.. Ami à la fois de l’Iran et de Fidel Castro, cet homme que les altermondialistes encensent aura finalement tiré sa révérence.

Les Tunisiens, surtout ceux dont le cœur est bien accroché  à gauche, ont massivement partagé, sur les réseaux sociaux, ces photos mettant en scène le défunt président vénézuélien baisant les mains de ses sympathisants, le temps d’un bain de foule. Le symbole d’un dirigeant au service de son peuple. Une image qui contraste avec des politiciens arabes dont les disciples font la queue pour baiser la tête. Y a pas photo : les harangues spectaculaires de Chavez avaient tout de même plus de gueule que celles d’un Ghannouchi…

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Sauf que Chavez n’était pas vraiment, lui non plus, un démocrate modèle. Son second mandat présidentiel aura même été marqué par une dérive autoritaire de plus en plus pesante, et un culte de la personnalité qui n’aurait pas déplu à nos novembristes les plus échevelés. Mais les Tunisiens ne feront pas dans le détail.

A croire qu’en Tunisie comme dans les autres pays arabes,  le personnage du Zaïm autoritaire fait toujours recette. La figure tutélaire du Père de la Nation, l’homme providentiel inflexible mais naturellement bon, sévère, mais pour le bien de ses «enfants» continue de susciter une mortifère nostalgie.

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C’est ainsi que les photos en noir et blanc de Bourguiba, impeccablement sanglé dans son costume de «Combattant Suprême» font encore sensation. Curieusement, les images de ses dérives, et ses séances de barbotage à la plage diffusées à 20h, au téléjournal semblent avoir été complètement effacées des mémoires. Les Tunisiens préfèrent garder le souvenir du Lion encore rugissant, zappant délibérément les images du vieillard tremblant de tous ses membres, mais s’accrochant envers et contre tous au pouvoir.

Comme si les peuples du Tiers Monde, éternels mineurs, devaient absolument remettre leur destin entre les mains d’un Guide éclairé et inspiré. C’est dire que la Révolution a encore du chemin à faire pour s’imposer dans les mentalités. Les hommes, aussi grands soient-ils, meurent. Les institutions, le droit, l’Etat demeurent. Ce sont même les seules remèdes reconnus à la faiblesse humaine. A moins que les Tunisiens, comme nos camarades Latinos, ne préfèrent rester dans l’ombre de leur Lider Maximo.

Soufia B.A

Chavez et nous
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