Jeudi, 25 Octobre 2012 12:04

corruptionManifestement, la Tunisie n’en a pas fini avec la corruption même après la Révolution. L’étude révélera ainsi que 34% des entreprises considèrent ce fléau comme une entrave à leur expansion. Pis : 22% des entreprises avouent avoir versé certaines sommes pour «mettre de l’huile» dans les rouages de la mécanique administrative.

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«La Tunisie vise un taux de croissance de 4,5% pour l'année 2013» a déclaré M.Slim Besbes, ministre des finances par intérim, au cours d'une rencontre tenue, lundi 22 octobre à Tunis, avec une délégation de l'Agence Française de Développement (AFD).

L'objectif étant notamment de renforcer la compétitivité de l'économie nationale, et  d’améliorer le climat des affaires. Or le climat en question ne semble guère au beau fixe, de l’avis des intervenants économiques tunisiens.

Selon une enquête réalisée du 23 juin au 24 Août 2012 par l'Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ) et dont les résultats ont été divulgués le mardi dernier, la corruption, après l’insécurité, restent des facteurs déterminants qui freinent l’essor des entreprises, et par delà, la croissance économique nationale.

Cette enquête, réalisée auprès d'un échantillon de 1050 entreprises privées disséminées sur tout le territoire de la Tunisie, nous apprendra ainsi que 53% des dirigeants des sociétés privées interrogés dénoncent l'insécurité. 6,3% des entreprises ont même dû arrêter  leurs activités au cours de cette année 2012 à cause des problèmes sécuritaires.

corruption

Et manifestement, la Tunisie n’en a pas fini avec la corruption même après la Révolution. L’étude révélera ainsi que 34% des entreprises considèrent ce fléau comme une entrave à leur expansion. Pis : selon les résultats de l’enquête, 22% des entreprises avouent avoir versé certaines sommes pour «mettre de l’huile» dans les rouages de la mécanique administrative. Il s’agit donc en clair de pots de vins, que seuls 17% des entrepreneurs interrogés affirment clairement éviter. Les vieilles traditions ont la vie dure.

La stabilité politique, économique et sociale est également considérée comme un facteur déterminant pour investir par 70% des chefs d'entreprises. Or pour l’année 2013, 41% d’entre eux ne prévoient aucun investissement pour l'instant alors que 17% sont encore dans l'attente d'une meilleure visibilité du climat des affaires dans le pays.

On remarquera qu’à cet égard, les résultats de l’enquête sont corroborés par les déclarations de M. Jameleddine Gharbi, ministre du développement régional et de la planification, qui a indiqué mercredi 24 octobre sur les ondes d’Express FM que «la situation sécuritaire du pays handicape l’économie», même s’il souligne que «les chiffres sont prometteurs».

Certes, la situation n’est pas catastrophique, puisque même le classement 2013 de Doing Business place la Tunisie à la tête du Maghreb, loin devant des pays comme le Maroc ou l’Algérie. Il n’en reste pas moins que nous devons faire beaucoup mieux, pour renouer véritablement avec la croissance, et atteindre les objectifs que M.Slim Besbes, notre ministre des finances par intérim, prétend viser. Or la création d’emploi, nœud gordien de l’économie tunisienne, est à ce prix.

Moez E.K

Tunisie : Pots de vin et insécurité plombent l’emploi
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