Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses perspectives de croissance pour 2013 à l'échelle mondiale et pour la région du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord (MENA). Le FMI prévoit ainsi pour la Tunisie un taux de croissance de 2,5% à 3% pour 2012 et de 3,3% à 3,5% pour 2013. Alors qu'en Août 2012, l'institution de Bretton Woods a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour la Tunisie, en 2012, à 2,7% contre 2,2% auparavant.
Ces chiffres ont été annoncés lors d'une conférence organisée mercredi 14 novembre par le FMI et la Banque centrale de Tunisie (BCT). M. Amine Mati, chef de mission pour la Tunisie au FMI, a affirmé que ces révisions à la baisse s'expliquent d’une part par des facteurs internes (instabilité politique, augmentation des subventions, besoins de financement grandissants ) et externes liés, pour l'essentiel à la récession dans la zone Euro et au renchérissement des produits alimentaires et énergétiques.
L'expert a tenu à préciser, dans ce cadre, qu'un point de croissance de moins en Europe coûte à la Tunisie environ 0,6 % du PIB et qu'une hausse de 10% du prix des produits alimentaires sur le marché international fait augmenter de 0,4% le déficit commercial du pays.
Les prévisions du FMI tablent sur un déficit budgétaire de la Tunisie de l'ordre de 7% en 2012, contre 3% en 2011, expliquant cette aggravation par l'augmentation des dépenses publiques, surtout celles consacrées aux subventions notamment des produits alimentaires et des hydrocarbures.
On apprendra par ailleurs que pour la région MENA, le FMI prévoit un taux de croissance de 3,6% du PIB en 2013, alors que les projections d'octobre 2011 étaient établies à plus de 4%.
A l'échelle internationale, le FMI indique dans son rapport que les risques baissiers du PIB s'intensifient, tablant sur un taux de croissance de 3,6%, en 2013, contre des prévisions de 4,1% établies en Avril 2012. Pour 2012, le rapport estime que la croissance mondiale progressera modérément à un taux de 3,3%.