Mercredi, 26 Décembre 2012 13:09

tuk-tuk tunisie21 000 tricycles motorisés du type «Tuk Tuk», seront distribués aux différentes régions de Tunisie. C’est désormais officiel, puisque le ministère des Transports a confirmé, ce mardi 25 décembre, qu’il financera un programme destiné à fournir ces véhicules, par le biais de microcrédits directs, aux plus démunis.

Le ministère précise cependant que «ces tricycles seront utilisés uniquement, pour le transport des marchandises, tels que les produits agricoles et commerciaux ainsi que les déchets solides, et non pour le transport des personnes».

Les tricycles sont ainsi censés constituer une source de revenu aux catégories sociales défavorisées, et créer 30 000 emplois directs, et même «accroître l'emploi dans le secteur industriel, consolider les PMEs et impulser l'industrialisation dans certaines régions de l'intérieur». Autant dire que les autorités nourrissent de grandes ambitions pour ces véhicules qui ont pourtant suscité les sarcasmes de bon nombre de Tunisiens.

Sauf que les tricycles ne sont pas vraiment nouveaux en Tunisie. Ils servent déjà au transport des marchandises depuis les années 70, et sont particulièrement visibles à Tunis, notamment du côté de la rue Malta Srira, perpendiculaire à la rue Mongi Slim, au centre ville, au cœur de notre capitale. Dans ces ruelles plutôt étroites et particulièrement animée, les commerçants, et surtout les magasins de meubles bon marché, plutôt nombreux dans le coin, s’en servent pour leurs livraisons. Ce véhicule à trois roues, n’a aucun mal à se faufiler dans ces zones où les camionnettes classiques ont du mal à entrer.

Aux origines du tuk tuk
Le tricycle motorisé a été inventé par la société italienne Piaggio en 1948, dans le sillage du fameux scooter Vespa. Il sera rapidement adopté dès les années 1950 en Inde, puis dans d’autres pays d’Asie, où il prendra la place du traditionnel rickshaw, tracté jusqu’ici uniquement à la force des mollets. Le tricycle sera massivement utilisé en Thaïlande (où il prendra justement le nom de tuk-tuk) et au Bangladesh (baby taxi).

tuktuk
L'authentique tuk-tuk thaïlandais

Le tuk tuk déferlera quelques décennies plus tard en Afrique. Il se répandra en Éthiopie, au Mali, au Soudan, en République Démocratique du Congo, et même au Nigéria, où des usines se chargeront de le monter sur place. Et encore une fois, l’Egypte fera figure de géant du tuk tuk, puisque en 2010, pas moins de 200 000 triporteurs motorisés circuleront sur ses routes.

En somme, le «tuk tuk» est devenu le symbole de la culture de la débrouille dans les plus pauvres des pays du Tiers Monde. Il n’aura ainsi séduit ni nos voisins algériens, encore moins nos frères libyens qui disposent de moyens matériels plus conséquents. Et voici que ce triporteur plutôt rudimentaire, est désormais considéré, dans notre pays, comme une solution à de lancinants problèmes socio-économique. La Tunisie d’après la Révolution décollerait-elle grâce au tuk tuk ? Il est permis d’en douter.

Moez El Kahlaoui

L’odyssée du tuk tuk, du Bangladesh à la Tunisie
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