Lundi, 25 Février 2013 11:56

Le Qatar a multiplié les déclarations d’intentionsLe Qatar a multiplié les déclarations d’intentions, réitérant à plusieurs reprises sa volonté affichée de soutenir la Tunisie, notamment en contribuant, par ses investissements, au retour de la croissance, et à atténuer les tensions sociales induites par le chômage. Ces mirobolantes promesses seront-elles tenues ?

Selon la note publiée le 13 février par l'Agence de Promotion de l'Investissement Extérieur (FIPA), le Qatar arrive en effet à la première place des investisseurs étrangers en Tunisie. L’Emirat gazier aura, durant l’année 2012 écoulée, investi 784,2 MD dans l’économie tunisienne. Seulement voilà : 81,2% de cette somme, soit 636,9 MD seront alloués à l'acquisition de 15% du capital de Tunisiana, tombé dans l’escarcelle de Qatar Telecom. De plus, la FIPA rappelle que 70 MD en Investissement Direct Etranger qatari, serviront à racheter un hôtel à Tabarka.

Or le rapport de la FIPA souligne que  «les investissements qataris n'ont pas permis la création d'emplois puisqu'il s'agit de projets d'extensions et d'acquisitions». En somme, si le Qatar, se place en première position parmi les pays ayant investi en Tunisie en 2012, il n’aura eu qu’impact marginal dans l’effort national de la lutte contre le chômage, ce fléau endémique qui sévit dans notre pays.

Selon le classement par pays d'origine des IDE, la France, qui est ainsi le deuxième investisseur le plus important en Tunisie, avec un montant de 388,31MD (dont 218 MD pour l'acquisition de 13% du capital de la BT), aura créé 3006 emplois, à travers 108 projets entrés en activité. L’Italie, qui n’est «que» troisième en termes d’IDE, avec  133,96 MD, se hissera à la première place en termes de création d’emploi en Tunisie, puisqu’elle permettra l’ouverture de 3342 postes de travail. Quant à l’Allemagne, qui multiplie ces derniers temps les déclarations amicales en direction du gouvernement tunisien, quand il s’agit de finances, elle se contentera d’investir 102 MD, générant ainsi 1191 emplois.

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Les pays du Golfe ignorent la Tunisie
Par ailleurs, le rapport publié par la FIPA mettra en exergue la faiblesse des IDE en provenance des «pays frères», que le gouvernement tunisien n’a pas voulu «gêner» par d’intempestives déclarations, sur le retour de Ben Ali. Ainsi, l’Arabie Saoudite n’aura investi en Tunisie, durant toute l’année 2012, que 0,40 MD, qui n’auront généré que 4 emplois. Des chiffres qui ne pèsent pas lourd en regard des efforts du Japon, à hauteur de 12,36 MD investis pour 468 emplois créés.

Les apports des autres pays du Golfe, tels le Koweït ou les Emirats Arabes Unis, seront tout de même plus appréciables, avec respectivement 39 MD et 27,90 MD, mais restent très éloignés de l’importance des IDE en provenance de l’Union Européenne.

Et à l’heure où il est question d’apprendre la langue turque «pour favoriser les échanges», le pays d’Erdogan n’aura consenti qu’à placer 0,22 MD pour 30 emplois. A titre de comparaison, un pays comme le Portugal, qui ne se caractérise pas vraiment par une aussi grande présence médiatique, investira quatre fois plus que les Turcs en Tunisie, avec 0,96 MD.

Certes, la «fraternité» ne saurait être mesurée en IDE ou en emplois créés. Mais si on ne choisit pas vraiment ses «frères», ces chiffres fournis par la FIPA, pourrait au moins permettre de reconnaître les vrais amis de la Tunisie.

Soufia Ben Achour

Tunisie : Zéro emploi pour les investissements qataris
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