«L’interférence des politiciens dans l'économie, la monopolisation par la classe politique du monde des affaires limite la concurrence et nuit à la croissance. Ce phénomène est très présent dans les pays d’Asie du Sud et d’Afrique, comme la Tunisie». C’est le constat émis par M. Shanta Devarajan, l'économiste en chef de la Banque Mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), lors d’un débat organisé jeudi 12 septembre à Tunis.
«Les entreprises détenues par les proches du président déchu, réalisaient, sous son règne, des bénéfices considérables, sans pour autant participer de manière conséquente, à la production et à la création d'emplois. Ces entreprises déclaraient même des pertes importantes, pour échapper aux impôts», a souligné M. Devarajan.
Il souligne : «bien que la Tunisie ait connu une croissance élevée durant la période 2000-2010 et réussi à réduire la pauvreté, elle n'a pas su bien répartir les fruits de la croissance sur l'ensemble de la population. L'Egypte et d'autres pays africains connaissent les mêmes problèmes». Et la situation qui prévalait donc avant la Révolution continue donc de perdurer…
Pour l’expert de la Banque Mondiale, les principaux obstacles qui freinent la croissance sont :
«En Tunisie, si le taux de scolarisation est très élevé, la qualité de l'enseignement et de la formation ne sont pas au rendez-vous», a-t-il fait remarquer. Parmi les solutions préconisées par l'économiste en chef «de mettre fin à l'interférence des politiciens dans l'activité économique, à instaurer une réglementation équilibrée et garantir une meilleure efficacité des différents secteurs».
Il a souligné, aussi, «l'impératif de la vulgarisation de l'information économique auprès de la population pour qu'elle soit consciente des problèmes et enjeux réels du pays».