Jeudi, 20 Février 2014 10:11

Les ressources conventionnelles en eau de la Tunisie ne seront pas suffisantes pour satisfaire la demande à l’horizon 2030. A cette date, la demande des Tunisiens en eau est en effet estimée à 2760 millions de mètres cubes, alors que les ressources ne sont que de 2732 millions de mètres cubes. Ce sont les chiffres alarmants divulgués le mercredi 19 février par l'Institut tunisien des études stratégiques (ITES), à Tunis.

Ainsi, en 2030, le dessalement de l'eau de mer atteindra 46 millions de mètres cubes et les eaux usées utilisées en agricultures s'élèveront à 140 millions de mètre cubes.

 «Même si les ressources hydrauliques sont actuellement, disponibles, en Tunisie, le recours au dessalement de l'eau de mer ou des eaux saumâtres, s'impose pour répondre aux besoins en eau potable du Sud-Est du pays, outre la poursuite de politique d'exploitation des eaux usées traitées» a souligné cette étude Intitulée «stratégie de l'eau 2030 : approches et principales orientations».

Quelques années auparavant, en 2010, le bilan de nos ressources hydriques était excédentaire avec une demande de 2689 millions de mètres cubes et des ressources conventionnelles exploitables de 3,09 milliards de mètres cubes, soit un excédent de 401 millions de mètres cubes.

En 2020, la demande en eau, restera, toujours d'après cette étude, encore inférieure aux ressources en eau conventionnelles exploitables. En effet, la demande totale sera de 2721 millions de mètres cubes, alors que les ressources exploitables ne sont que de 2793 millions de mètres cubes. Le dessalement des eaux de mer se développera pour atteindre 24 millions de mètres cubes par an, afin de répondre aux besoins en eau potable du sud-est du pays.

Mais au-delà de cette date, un déséquilibre se creusera entre les ressources en eau conventionnelles régularisées et la demande en eau totale dans le pays, ce qui fait qu'à partir de là, le recours aux eaux non conventionnelles va prendre un rythme plus important.

Ainsi, à l'horizon de l’année 2030, l'ITES a recommandé d'achever dans les plus brefs délais, les ouvrages en cours d'exécution sur les barrages ayant accusé un retard notable dans leur réalisation (Sarrat, Melah, Douimis, Tine, El Kebir Gafsa). L’institut préconise, encore d'activer les études d'exécution des barrages envisagés afin qu'ils soient opérationnels avant 2030, à Tessa, Mellegue Amont, Béja, Eddir, Melah amont, Khanguet Zazia et Chafrou.

 Il s'agit, aussi, d'accélérer l'achèvement des études de surélévation de certains barrages et d'engager leur réalisation au cours de la prochaine décennie. Ces barrages sont ceux de Bouhertma, Ghezala, Sidi Saad et Nebhana et de lancer dès à présent les études d'avant projets de nouveaux sites des barrages pour les générations futures qui seront opérationnels à l'horizon 2050.

En attendant, les données divulguées par l’ITES sont d’autant plus inquiétantes, que les projets d’extraction de gaz de schiste que certains responsables entendent remettre sur le tapis ont la réputation de faire un usage massif en eau, et de polluer de manière irrémédiable la nappe phréatique.

La Tunisie risque de manquer d’eau d’ici 2030
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