Vendredi, 14 Mars 2014 09:59

La coopération du pays du soleil levant avec le  pays du soleil couchant vient de monter d’un cran ! En effet on reconnait son œuvre monumentale  qu’est le pont suspendu sur le canal de La Goulette ! Maintenant elle s’étend vers Rades dans un domaine important, l’énergie électrique, moteur d’une économie, provisoirement en panne, pour des raisons qu’on connait : l’effet boomerang des soubresauts de la ‘Révolution’. Par Mohamed Cheikhalifa, Macro-économiste.

Une centrale classique  -à gaz- achetée et financée par un crédit fourni par le Japon à un  faible taux et à des  conditions avantageuses, semble à première vue une action louable dans ses temps de crise palpable !

A y regarder de plus prés la situation n’est pas si idyllique, comme semble le laisser entendre les propos dithyrambiques  entourant cette action  de type commercial pour l’édification d’une centrale au fossile de 450 MW constituant une augmentation de nos capacités en la matière de 10 % environ!

On se demande si la partie japonaise a proposé ce genre d’équipements ou si nos stratèges en énergie les ont préférés pour renflouer notre capacité de production roulant au gaz, alors que l’énergie solaire dont on dispose est  jalousée par pas mal d’investisseurs  qui louvoient vers ce créneau porteur et attendent la nouvelle loi pour s’engouffrer dans la brèche d’un secteur en friche …

A rappeler aussi que le Japon est parmi les pays pionniers dans le domaine de l’énergie solaire, malgré le fait que ses ressources naturelles en rayonnements soient inférieures de moitié aux nôtres, qui sont-elles, de 1850 kWh/an/m² !

Les japonais se sont doté de 11 GW solaires et continuent à en investir peuvent-ils nous servir d’exemple ?

Pourquoi s’équipe-t-on donc d’un tel matériel alors que le soleil, objectivement, peut nous en dispenser ?

L’augmentation de notre capacité de production de 10 %  va donc augmenter notre dépendance au gaz naturel qu’on importe d’autant, aussi bien que des subventions qui vont avec et dont le budget de l’Etat n’en a que faire !

Ainsi pour faire tourner pareil équipement additionnel pas moins de 500 000 Tep seront nécessaires par année, à raison de 730 $/Tep ça va grever le déficit de notre balance commerciale, déjà énorme crevant le plafond de 11,8 MD de TND ! L’overdose qui va lui être administrée serait donc d’un ‘excédent’ de déficit de : 500 mt x 730$= 365 Millions de $ /an pour les quarante années d’amortissement du crédit dont il s’agit !

Il aurait été souhaitable que nos gestionnaires du secteur de l’énergie, et qui sont légions dans tous les gouvernements de transition, qu’ils aient optés pour l’énergie renouvelable tel  que le  photovoltaïque solaire qui est l’option idoine pour le cas d’espèce à savoir :

-Elle est là lors des pointes de la demande  pour nous  éviter de tourner presque à vide des centrales  à fossile, qui sont en générale par trop inflexible en matière d’exploitation : vous avez un appel de puissance supplémentaire de 1000 kWh  vous enclenchez un segment de production 100 MW par exemple, d’où un gaspillage  de 99 %, évitable par le solaire qui est là !

-Le solaire sur les toits est consommé sur place et dans la zone de production, ce qui nous évite plus de 15 % de perte inhérente au transport tel que mentionnée dans les statistiques du secteur

 Cette  période le boom du photovoltaïque solaire  se matérialise, pour 2014, par l'installation à travers le monde de pas moins de 45 GW de puissance, soit en rendement, l'équivalent de 9 centrales nucléaires d'un GW  chacune ! Ils vont s’ajouter aux 140 GW PV déjà en production !

Cet épisode me rappelle l'état de délabrement des finances publiques tunisiennes, durant la première moitié du XIX siècle. Le bey qui régnait à l'époque, voulant armer le pays contre les menaces étrangères, s’est endetté pour équiper sa flottille et ses soldats de canons et fusils, achetés- à crédits- de chez  les  puissances menaçantes. Les canons de  ses armes étaient  rayés du dehors, ce qui en a fait l’objet de risée de toutes les chancelleries de l’époque…

L’option opportune, digne de la période poste-révolutionnaire,  me semble –t-il,  aurait été de s’équiper, avec le montant de l’investissement de 800 Millions de TND en photovoltaïque solaire.

Au prix actuel de 3 000 d  le kW de puissance on aurait pour 250 MW, avec une opération piloté par la STEG et l’AMNE. Puissance  à  implanter sur les toits et à faire payer aux ménages qui le désirent, pour ainsi faire entrer de l’argent frais aux caisses de l’Etat qui sont en manque.  Ainsi on entre de plein pied dans l’ère des énergies nouvelles pour récolter 425 millions de kWh/an et ce pour au moins 25 an, sans carburant autre que ce lui du soleil généreux !

Vous pouvez faire le compte des retombées d’un tel choix, sur le plan macro-économique :

  • Economie en achat de gaz
  • Economie dans l’enveloppe des subventions
  • Emploi vert à raison de 7 postes par MW soit en l’occurrence 1750 chômeurs intégrés dans le circuit économique
  • Réduction des pertes inhérentes à la distribution du courant
  • Vulgarisation pour l’option d’énergie solaire auprès des ménages afin de les faire participer en vu d’équiper nos 100 km² de toits : des mini centrales sur les toits..
  • Valoriser notre avantage comparatif en matière d’énergie solaire en vu d’ouvrir la voie à notre opérateur national pour s’incruster dans la cour des grands pour se lancer dans l’exportation vers la rive nord-Med de notre excédent et en faire un gisement de valeur ajoutée à ciel ouvert…

M.C

Electricité : Lumière sur la coopération tuniso-japonaise
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