Mardi, 27 Mai 2014 11:35

Nos terres et nos vaillant paysans n'ont besoin que d'apports supplémentaires d'eau pour produire aux mêmes rendements que ceux prévalant sur la rive nord de la Méditerranée ! Avec la potion salutaire, ils pourraient produire du safran sur nos terres gavées de soleil ! Par Cheikhalifa Mohamed, Macro-économiste.

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PROLOGUE :

"VOULOIR" libère, pas ceux errant dans le désert, mais  seulement ceux qui sont vissés dans leur terroir. Terroir généreux  les ayant libéré de la quête de leur besoins vitaux, et pas seulement, jusqu’a  devenir leur Patrie !

Cette liaison viscérale d’avec notre Tunisie s’est délitée pour cause de  baisse du niveau des ressources hydriques 335 m3 / hab / an au lieu des 2500 m3 tel que déterminé par une commission parlementaire française dédiée qui a établi un rapport sur la géostratégie de l’eau…

La revigorer relève d’un acte hautement patriotique.

  Tout un programme qui carburera à l'énergie solaire et la mobilisation de ses 2 000 kWh/m²/an se déversant sur nos terres/mer  directement...Et ce en vue de faire jaillir un aquifère thalasso-solaire pour irriguer nos terres…

Il en va même de la survie de notre Révolution Démocratique ! Nos terres et nos vaillant paysans n'ont besoin que d'apports supplémentaires d'eau pour se mettre à produire aux mêmes rendements que ceux prévalant à la rive nord Méditerranée ! Fournissons-leur la potion salutaire et ils pourraient produire du safran sur nos terres gavées de soleil !

A- Données sur le secteur oléicole :

    Traitant le cas, par exemple, de nos oliveraies d’une superficie totale de 1,7 millions d’ha plantés laborieusement par nos ainées de 70 millions de pieds d’olivier qui produisaient annuellement -bon an mal an - 180 mille tonnes d’huile dont 155 mille T sont exportées  et 25 000 t  consommées localement. Pour satisfaire le marché local en huile alimentaire on recourt donc à l’importation de 300 milles tonnes/an d'huile de diverses origines : SOJA, Maïs, Colza, Palm….

         Notre consommation d'huile d’olive ne dépasserait pas, donc,  les 10 %  des huiles alimentaires utilisées, ce qui nous amène à user  d'huile de qualités variable et non homogène. En effet les exportations de produits de base concernent généralement les excédents des pays producteurs après satisfaction -en premier choix - des besoins de leurs citoyens et non l’inverse. Ceci n'est pas notre cas malheureusement.

      Nos rendements en huile  ne dépassent pas les 0,1 T/ha  alors que ceux de la rive nord Méditerranée sont de 0,5 T/ha, soit le quintuple des nôtres ! Avec une pluviométrie double de notre moyenne (207 mm/an), au Nord-Méditerranée, on irrigue aussi les oliviers !

     Par ailleurs pour produire une tonne d’huile d’olive sur nos terres arides  et soumises à une évaporation élevée, pas moins de 40 mille m3 d'eau de précipitation sont nécessaires à cet effet ! En outre le caractère irrégulier des dites pluies saisonnières ajoute un aléa risquant de compromettre, parfois pour un mois de sécheresse, la récolte prometteuse escomptée ! Donc seul le passage à une oléiculture régularisée par une  irrigation systémique et structurelle, semble le remède indiqué pour faire aboutir une récolte, souvent sous tutelle de tels aléas ! A titre d'exemple la récolte de cette année à souffert de la pire sécheresse pour descendre à moins de 100 milles tonnes soit  70% de moins que celle  de l’année dernière !

B- L’irrigation comme remède miracle :

En effet il faut passer à un nouveau paradigme cultural où l’irrigation serait la base et la pluie serait l’appoint !

Donc, pour améliorer substantiellement nos rendements et les aligner à ceux de la Sicile par exemple,  il pourrait être envisagé de recourir à l’irrigation, au goutte -à-goutte, à 50 cm sous terre, prés des racines de l'olivier et à l'abri du soleil, et ce par l’apport d’un mètre cube par pied et par semaine durant cinquante semaines par année, soit un apport de = 50 m3 x 70 millions = 3,5 milliards de m3/an. Ainsi la dotation moyenne  en précipitation serait doublée par  cet apport (410 mm)

  Une culture herbacée d’orge – dont nous importons 500 m tonnes /an- par exemple, en « ré-de chaussée » sous  les arbres pourrait changer le paysage de nos oliveraies aussi, …De quoi arrimer les oléiculteurs à leur champ à longueur d’année en s’adonnant à une activité complémentaire d’appoint tel que l’élevage…

 Le coût de l’eau produite et distribuée aux champs ne dépasserait pas le prix appliqué par la SONEDE pour le secteur  touristique !

        Avec un tel apport notre production passerait à = 1,7 M d’ha x 0,55 t/ha = 935 mille tonnes au lieu du niveau aléatoire moyen actuel de 180 000 T ! D'ailleurs les nouvelles plantations d'arbaquina (olivier nain, 1200 pieds à l'ha) qui ont essaimées dans le paysage, en irrigué, confirme cette approche : la variation annuelle de la production des ses oliveraies ne dépasse pas les 20 % ! Ce n'est jamais du tout ou rien comme pour les cultures ancestrales en sec !

       Ce n’est pas d’un claquement de doit que ce " miracle" se réalisera, il lui faut au moins une décennie de labeur et de mue de notre oliveraie…

    Le saut quantitatif que subirait notre production justifierait tout investissement servant à le rendre possible. Il rendrait cette activité rentable pour tous les oléiculteurs…

D'autant plus que notre huile est appréciée pour sa qualité se rapprochant du bio (originelle). Pour les pays émergeant dont la demande sera pressante au fur et à mesure de l'amélioration du niveau de vie de leurs populations : Rien que la venue des chinois sur ce marché pour un kg par an et par habitant, donnerait un coup de fouet à une demande atone des riverains de la méditerranée...

    La déminéralisation  de l’eau de mer et son acheminement aux pieds des oliviers serait possible grâce à la mobilisation (récolte)  de l’énergie solaire  en vue de distiller l'eau  usée / saumâtre ou de mer…

 Y'a-t'il plus écologique et plus durable et amie de la nature que cette approche aux retombées incommensurables sur notre économie : pleins emplois des oléiculteurs, amélioration des conditions de vie dans nos compagnes et arrêt de leur désertification, réduction de l'élévation du niveau des eaux de la mer et leur néfaste impacte sur nos côtes...Arret du flux de l’émigration clandestine vers la rive nord par l’érection d’un mur de verdure et de développement durable…

C- Une récolte prolifique et régulière :

     L’enjeu vaut bien la chandelle, l’huile pour la chandelle mérite bien qu’on lui déminéralise l’eau de mer-gratuite- à l’énergie inépuisable et gratuite elle aussi ! Le défit est digne de notre Révolution de la Dignité !

    La Valeur Ajoutée de notre agriculture serait renflouée de manière conséquente : +755 milles tonnes d’huile d’olive supplémentaire à 10 TND / kg par exemple,  soit un Chiffre d'Affaire Supplémentaire du Secteur de l'ordre de 7,5 milliards de TND (deux fois le revenu du secteur touristique) de quoi permettre de rémunérer les investissements et les efforts consentis dont l'apport  des 3,5 milliards de m3….

Ainsi nos exportations représenteraient notre surplus de production sans obliger nos concitoyens à consommer le surplus des autres,  surtout concernant l'huile de Palm, de mauvaise presse, dont on a importé 68 mille tonnes en 2012

L’espoir est permis …

D- Conclusion :

       Les problèmes du pays ne sont pas ceux conséquents de la direction qui la pilote, mais plutôt de son manque structurel de moyen de subsistance à cause du stress hydrique qui caractérise notre site. La situation n'est pas meilleure dans les monarchies pétrolières malgré une rente colossale ! Car le travail de la terre/mer est le fondement des Nations et non les rentes subites et fortuites qui ne pourraient changer les gènes de l'Homme et façonner son Etre social !

     Les Nations respectées et imposant le respect sont celles autosuffisantes et repues en matière alimentaire. Le Japon, ses champs s'étendent sur toutes les mers...Alors que ce qui est demandé ici c’est le recours à nos eau territoriales…

Tunisie : L’oléiculture vers un nouveau paradigme ?
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