Mardi, 10 Janvier 2012 14:18

essahafaHmida Ben Romdhane a été le PDG de la SNIPE, la société éditrice des deux quotidiens «LaPresse» et «Essahafa», depuis le 21 janvier 2011 avant de prendre sa retraite, il y a quelques jours. Il a également assumé les responsabilités de directeur du premier quotidien francophone tunisien, dans lequel il a exercé, en tant que journaliste, depuis 1986. Son opinion sur la politique de la maison a donc d’autant plus d’importance.

Or voici que l’homme a publié, le samedi 7 janvier, sur les colonnes de «La Presse» un témoignage intitulé «Confessions d’un directeur solitaire», pour le moins édifiant. Il y décortique la gestion du quotidien arabophone «Essahafa».    

hmida-ben-romdhaneM. Ben Romdhane affirme ainsi que ce journal, «avec plus de 60 journalistes, vend une moyenne de 100 numéros par jour». Précisant qu’Essahafa, fait subir à la SNIPE (société étatique), une «hémorragie financière qui s’élève quotidiennement à plus de 5000 dinars». Il précise même que «cela équivaut à 2 milliards par an». Or le journal en question, a été fondé en 1989. Ce qui voudrait dire, si les affirmations de M. Ben Romdhane étaient avérées,  que durant 23 années d’existence, c’est le contribuable qui a payé les pots cassés, puisque le quotidien est détenu par une société étatique.

Les raisons qui ont permis la survie de cette publication? Selon l’ex-PDG de la SNIPE, «le régime déchu l’utilisait comme point de ralliement des journalistes qu’il chargeait de missions douteuses, ou qu’il voulait faire taire et neutraliser en leur assurant un revenu fixe, parfois en contrepartie de la simple appartenance au journal, sans obligation aucune de produire ou de justifier leurs salaires». M. Ben Romdhane précise toutefois : «Je ne dis pas que tous les journalistes d’Essahafa étaient liés par des relations douteuses au régime corrompu de Ben Ali, mais certains l’étaient indubitablement et je révèle là, un secret de polichinelle».

Pour rappel, l’ex-PDG de la SNIPE a dû faire face, le 25 avril 2011, à un mouvement de protestation. Plus de 80 sit-inneurs (entre techniciens et journalistes) s’étaient rassemblés au siège d’Essahafa, pour exiger son départ. Quant aux largesses financières, elles ne sont visiblement pas le monopole du quotidien arabophone. Puisque à en croire M. Ben Romdhane, «une femme de ménage à La Presse est payée entre sept cents et huit cents dinars par mois et un gardien peut, avec les heures supplémentaires, se faire jusqu’à 1200 dinars mensuels».

Les chômeurs diplômés, les maîtrisards de l’IPSI qui battent le pavé, les pigistes payés au lance-pierre par les journaux de la place,  apprécieront sans doute ce nouvel éclairage.

Walid Ben Sahbi

L’ex-PDG de La Presse descend en flamme Essahafa
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