Mercredi, 25 Janvier 2012 11:44

liberte-presseLa  Tunisie a gagné 30 places dans le classement mondial 2011-2012 de la liberté de la presse publié le mardi 25 janvier par Reporters Sans Frontières (RSF). Notre pays est ainsi passé de la 164eme position sous le régime de Ben Ali à la 134eme.

Une progression notable, qui s’est illustrée par l’explosion du nombre de titres de la presse imprimée, et par l’expression plurielle des opinions dans nos journaux. Sauf que l’ONG avertit qu’un «retour en arrière est toutefois possible», s’appuyant sur les dernières nominations à la direction des médias publics décidées par le gouvernement Jebali. Et ce ne sont pas les violences dirigées contre les journalistes tunisiens qui risquent d’améliorer la situation.

Au Maghreb
On remarquera toutefois, que même au niveau maghrébin, la Tunisie ne s’inscrit pas encore aux toutes premières loges. Les exemples de la Mauritanie, avec sa 67éme place, et de l’Algérie (122) en attestent. Mais le Maroc, qui était hier cité en exemple par les Tunisiens, est désormais dépassé, puisque le Royaume se contente désormais de la 138ème position. La Libye reste loin derrière, même si nos voisins ont tout de même (légèrement) progressé, passant de  la 160e à la 154e place.

L’exemple africain
A noter cependant que si la Tunisie a notablement progressé sur la voie de la liberté d’expression, il lui reste encore du chemin à faire, si elle veut se hisser au niveau atteint par d’autres Etats africains. Ainsi, nos frères du continent sont nombreux à nous avoir dépassés, selon RSF. Des pays comme la Namibie (20ème), le Mali (25), le Niger (29ème), la Tanzanie (34), le Ghana (41), l’Afrique du Sud et le Botswana ex aequo avec leur 42éme place  nous montrent l’étendue des progrès qu’ils nous restent à accomplir pour nous hisser au niveau africain.

Soubresauts arabes
Le Printemps Arabe n’a visiblement pas réellement bénéficié à la liberté d’expression dans tous les pays de la région. Ainsi, le Bahreïn (173e) a perdu 29 places en parallèle à la féroce répression qui s’est abattue sur les contestataires de ce petit émirat pétrolier. L’Égypte (166e)  a perdu 39 places par rapport à l’année dernière, démontrant que l’armée au pouvoir est encore plus répressive que le régime de Moubarak. C’est le statu quo au Yémen, qui demeure à la 171éme position. Et la Syrie où sévit la répression sanglante du régime Assad dégringole encore plus avec sa 176éme position.

L’Arabie Saoudite, avec sa 158éme place ne fait pas figure d’exemple. Mais certains pays du Golfe Arabe réalisent cependant des scores respectables, comme le Koweit (78), et la situation de la presse n’est pas catastrophique, selon RSF, aux Emirats Arabes Unis (112) ou au Qatar (114), puisque la patrie d’Al Jazeera fera mieux que la Tunisie, tout comme Oman (117). Un peu surprenant quand on sait que le Qatar interdit le pluralisme politique. Comment, dès lors, les opinions peuvent-elles réellement librement  s’exprimer? Toujours est-il que notre pays continue d’être classé loin derrière le Liban (93), traditionnellement considéré comme l’exemple arabe en termes de liberté d’expression. La Tunisie, première instigatrice des Révolutions Arabes, peut  espérer une meilleure place dans une hiérarchie où elle n’occupe encore que les seconds rôles.

Lotfi Ben Cheikh

Liberté de la presse : La Tunisie n’a pas assez progressé
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