Lundi, 23 Avril 2012 22:34

sitin-watanyaLa tension a atteint des sommets, ce lundi 23 avril devant le siège de la télévision nationale, où des sit-inneurs manifestent depuis près de deux mois leur mécontentement du rendement du média numéro un en Tunisie. Aujourd’hui, des techniciens, des agents, des journalistes, ont été agressés verbalement et physiquement, et les contestataires ont tenté de pénétrer par la force dans les locaux de la télévision.

Des responsables d’Ennahdha tels Amer Laâridh, et même Rached Ghannouchi, ont annoncé ces derniers jours leur intention de privatiser la télévision publique où œuvrent plus de 1200 employés. Des déclarations qui ont pu être perçues comme un encouragement implicite par certains sit-inneurs. Ainsi, des sympathisants du mouvement d’inspiration islamique ont peint aujourd’hui les mots «à vendre» sur l’enseigne de l’établissement public. Les employés qui ont tenté d’effacer l’inscription ont été attaqués, et des bagarres ont même éclaté. Autant dire que le sit-in n’a plus grand-chose de pacifique.

Khaled Tarrouche, l’attaché de presse du ministère de l’Intérieur a indiqué en direct au cours de l’émission «Hadith essâa» que le sit-in allait être levé. Lors de cette même émission, Zied Heni, membre du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a déclaré : «nous sommes les premiers à demander l’assainissement du secteur des médias. Nous avons déposé une requête en ce sens auprès du ministre de l’Intérieur, lui demandant d’ouvrir les archives de la police politique pour déterminer quels sont les journalistes impliqués. Nous nous sommes adressés également au Premier Ministère, pour nous informer sur les professionnels du secteur qui ont bénéficié indument des subventions de la défunte Agence Tunisienne de la Communication Extérieure (ATCE). Dans les deux cas, nos requêtes ont été accueillies par une fin de non-recevoir».

Un paradoxe qui suscite bien des interrogations du côté des professionnels des médias en Tunisie. Les intentions affichées par des dirigeants d’Ennahdha, qui appellent publiquement à l’assainissement des médias cacheraient-ils en réalité, des objectifs différents ? Quant aux employés de la télévision  nationale, ils ont annoncé leur décision de commencer une grève général à partir du 3 mai, si le sit-in n’était pas, d’ici là, levé.

Pour rappel, la télévision nationale qui n’était guère regardée mise à part durant le Ramadan pour les traditionnels feuilletons, truste désormais, après la Révolution, les premières places. Et c’est en grande partie grâce à son téléjournal, pourtant contesté par les responsables d’Ennahdha. En attendant, Néjiba Hamrouni, la secrétaire générale de la SNJT, fait remarquer : «même à l’époque de Ben Ali, alors que les activités de notre syndicat étaient interdites, et que l’on subissait la répression du régime, il n’est pas arrivé que l’on soit menacé de mort, comme aujourd’hui».

Soufia Ben Achour

Les racines du mal à Al Wataniya
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