Europe-Tunisie : Pas d’argent sans liberté de la presse |
Mardi, 08 Mai 2012 01:28 |
«Des fonds de 100 millions d'euros de l'Union Européenne, des financements de la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale ne seront débloqués qu'après l'application des décrets 115 et 116 relatifs au secteur des médias». C’est ce qu’a déclaré lundi 7 mai, l'ambassadeur de la Commission européenne à Tunis, M. Adrinaus Koetsenruijter. Les textes de loi en question avaient été proposés par l'Instance Nationale pour la Réforme de l’Information et de la Communication (INRIC). Il s’agit des deux décrets suivants :
Les deux décrets n’ont pas été promulgués par le gouvernement, malgré les appels du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), et ceux de l’INRIC. La décision de l’Union Européenne intervient donc dans un contexte marqué par des relations particulièrement tendues entre les professionnels de l’information, et les autorités. L’incompréhension est d’autant plus profonde, que lors de la consultation nationale sur le cadre législatif des médias organisé par le gouvernement le 27 avril 2012 à Tunis, des journalistes proches de l’ancien régime dictatorial ont été invités. Ce qui soulève de nombreuses interrogations sur les intentions réelles du nouveau pouvoir tunisien, et a suscité les déclarations aussi désabusées qu’incendiaires, de la part d’une personnalité comme Sihem Ben Sedrine. Cependant, le lundi 7 mai, l’INRIC s’est «félicité», dans un communiqué, «des dernières déclarations du président de la République, du président de l’Assemblée nationale constituante et du président du gouvernement, dans lesquelles ils ont notamment réaffirmé que le temps de la tutelle sur le secteur de l’information est désormais révolu». Est-ce à dire que les décrets 115 et 116 finiront vraiment par être promulgués (sans retouches) par le gouvernement ? Mais... Faut-il interpréter la position européenne comme une ingérence dans les affaires tuniso-tunisiennes? Moez E.K Facebook Social Comments Box for Joomla |