Lundi, 11 Juin 2012 21:16

ramzi-bettibiRamzy Bettibi, alias Winston Smith, ainsi que les blogueurs qui le soutiennent, ont annoncé, lors d’une conférence de presse tenue, ce lundi 11 juin au local de Nawaat, à Tunis, la suspension de la grève de la faim entamée le 28 mai en guise de protestation contre le blackout médiatique entourant les procès des Martyrs de la Révolution.

Et on apprendra que le ministre de la Défense nationale sera auditionné le mercredi 13 juin dès 15h à l’hémicycle du Bardo. Des représentants de la présidence de la République, des députés de l’Assemblée Constituante tels M. Abderraouf Ayadi, Mohamed Baroudi, Samir Betaieb, Abdelaâziz Kotti, Mohamed Bennour, et Karima Souid ont été présents, tout comme des militants de la société civile, de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH), de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD). L’absence de représentants du gouvernement, et surtout du ministère des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle s’est fait remarquer.

Ramzy Bettibi a précisé d’entrée que les deux caméras confisquées par la justice militaire lui ont été remises par la présidence de la République. Ayachi Hammami, de la LTDH, affirmera «considérer le droit à la vérité et à l’accès à l’information comme fondamentale». Précisant que «La justice transitionnelle doit avoir d’abord pour objectif de faire éclater la vérité. Or cela fait plus d’une année et demi depuis l’avènement de la Révolution, et nous ne savons toujours pas qui a tiré sur les martyrs, qui en a donné l’ordre». M. Ayachi soulignera que «la grève de Ramzy a permis de faire revenir cette question sur le devant de la scène, et que son objectif a été atteint. Il ne s’agissait pas de faire éclater tout de suite la vérité, mais de sensibiliser l’opinion publique à cette question de justice. Les jugements ne sont pas justes, tant qu’ils ne dévoilent pas la vérité. L’action de Ramzy et de ses camarades a été essentielle». De son côté, Mme Saida Guerrach de l’ATFD,  déclarera que «ces procès doivent être au niveau de leur importance historique. Les jeunes ne doivent pas assumer seuls ce combat. Nous devons prendre le relais». Abdelaziz Kotti, député à l’Assemblée Constituante, et désormais indépendant regrettera, quant à lui, «une volonté de marginaliser le dossier des martyrs de la Révolution».

L’un des avocats présents précisera cependant, pour écarter tout risque de confusion, que «ce n’est pas l’institution militaire qui est en jeu, mais plus précisément la justice militaire, qui est par définition exceptionnelle. Or elle s’est montrée incapable de faire éclater la vérité».

En somme, force est de constater que la mobilisation des blogueurs a fini par porter ses fruits, malgré une couverture médiatique plutôt moyenne, une classe politique visiblement lente à la détente, et quelques diversions «artistiques». La campagne Raje3 el caméra (rendez la caméra), puis des slogans du style «gardez la caméra mais donnez la vérité», ont fini par faire mouche. Les procès des Martyrs, ces symboles de la Révolution et de ses objectifs, ne devraient plus se passer dans les mêmes conditions qui sévissaient avant la grève de Ramzy. C’est toujours cela de gagné.

Moez El Kahlaoui

Tunisie : La victoire de Ramzy Bettibi
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