Vendredi, 06 Juillet 2012 14:32

nadia-haddaouiNadia Haddaoui, journaliste a été refoulée, ce vendredi 6 juillet, à l’entrée de Radio Tunis Chaîne Internationale (RTCI), où elle travaille. Son invitée d’aujourd’hui, était Neziha Rejiba, alias Om Zied a pu entrer. Nadia Haddaoui précise avoir fait constaté son refoulement par un huissier notaire.

A noter que l’émission animée par la journaliste, «Café Noir», est l’une des plus suivies de RTCI. Et visiblement, l’affaire n’en restera pas là, puisque la journaliste annonce sur son comte Tweeter, que Bochra Belhaj Hmida, Saida Garrach, Anouar El Bassi et Chawki Tebib seront ses avocats.Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens est appelé à la rescousse. Quelques invités de son émission, du calibre d'Edwy Plenel, ex-directeur du quotidien français "Le Monde", et actuel responsable du journal électronique "Mediapart" disent se souvenir de leur participation sur les ondes de RTCI, avec au micro, Nadia... Nouvelle polémique en perspective, et en l'occurrence, elle n'arrangera pas nécessairement l'image de la Tunisie à l'étranger.

Une surprise ? Pas vraiment. Nadia Haddaoui avait déjà annoncé, dès la fin du mois de juin dernier, que «"Chocolat chaud" animé par sa collègue Najoua Zouhaier, sur RTCI se voit contraint et forcé de s'arrêter». Les causes ? Nadia écrira sur sa page Facebook :

«parce qu'il n'y a aucune considération pour le vrai travail journalistique et pour le journaliste qui exerce et pratique le métier sur le terrain. On préconise un journalisme d'autosuffisance, sédentaire, paresseux, partisan du moindre effort, dépourvu du sens de l'investigation et du plaisir de l'instantané, qui restitue fidèlement les dépêches des agences de presse locales et internationales tout en restant gentiment dans un bureau». Ambiance...

A noter que cette décision de zapper Nadia Haddaoui intervient dans un contexte général difficile pour les médias. L’Instance Nationale pour la Réforme de l’Information et de la Communication (INRIC) vient en effet de se saborder. Mais elle a appelé, le 4 juillet, «toutes les composantes de la société civile concernées par la défense du droit du citoyen tunisien à une information libre et indépendante, conforme aux règles professionnelles et déontologiques, à agir d’urgence pour protéger ce droit qui est menacé, aujourd’hui plus que jamais, depuis l’éviction de l’ancien dictateur».   

Et pour cause. Dans le champ audiovisuel tunisien d’après la Révolution, on retrouve désormais les anciennes figures phares de l’information de Ben Ali, rappelées progressivement aux commandes des principales institutions médiatiques de Tunisie. Alors même que les entreprises montées par les Trabelsi et leurs associés continuent de prospérer. Voudrait-on absolument voir perdurer les mêmes pratiques qui ont complètement décrédibiliser les médias sous Ben Ali ?

Moez El Kahlaoui

Tunisie : Silence Nadia Haddaoui !
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