Samir El Wafi vient d’annoncer que son émission «Essaraha raha» va enfin pouvoir être diffusée. Le premier numéro qui marque le retour de l’animateur sur la chaîne Hannibal TV sera consacré au leader d’Ennahdha, le Cheikh Rached Ghannouchi. L’émission en question sera diffusée le samedi 10 septembre à 22h.
Et comme à son habitude, Samir El Wafi ne manquera pas de pousser son invité dans ses derniers retranchements. Il annonce ainsi que parmi les sujets soulevées lors de cette première d’Essaraha Raha, figurent notamment des questions liées au double langage, que certains attribuent aux politiciens d’inspiration islamique, l’éventuel financement qatari, les relations (orageuses) du Cheikh avec Habib Bourguiba, Ben Ali, sa position sur la polygamie, l’amour… Bref l’animateur précise qu’il n’a pas manqué de provoquer, comme à son accoutumée, son invité, qui a même dû, à en croire El Wafi, se prononcer sur la mini-jupe et la consommation d’alcool.
Mieux : l’épisode «censuré» censé passer à la télé juste après l’Aïd, le numéro consacré à Borhène Bsaies, le laudateur numéro un de Ben Ali, est programmé pour le samedi 17 septembre. Pour rappel, Borhène Bsaies est censé y révéler les noms des politiciens qui ont entretenu des relations de connivence avec le dictateur Ben Ali, et qui continuent de sévir en se refaisant une virginité dans la Tunisie d’après le 14 janvier.
Autant dire que Samir El Wafi compte frapper un grand coup médiatique, qui risque même de créer quelques remous au niveau de la vie politique nationale. L’animateur expulsé d’Hannibal TV, pour avoir un peu trop titillé Slim Chiboub, le gendre de Ben Ali, alors que le dictateur paraissait indéboulonnable n’a donc pas fini de susciter la polémique. Quant à son comeback annoncé, il a été dans un premier temps bien perturbé par le report de son émission sur le thuriféraire Bsaies.
Reste maintenant à savoir si la franchise et la provocation d’El Wafi lui permettront de faire de vieux os à la télé tunisienne, pas encore complètement libérée des vieux réflexes, même si de notables progrès ont été constatés. C’est en tout cas tout le mal qu’on lui souhaite.
Walid Ben Sahbi