Tunisie : Sofiene Chourabi, l’arrestation en questions
Dimanche, 05 Août 2012 16:21

sofiene-chourabiSofiene Chourabi, blogueur, journaliste et militant tunisien des libertés, a été interpelé et arrêté par la police à l’aube de ce dimanche 5 août, sur la plage d’El Mansourah, du côté de Kelibia, dans le gouvernorat de Nabeul dans la région du Cap-Bon. Une arrestation qui suscite bien des interrogations...

Selon son avocat Anis Ezzine, dont les propos ont été rapportés par une dépêche de l’agence Tap, Sofiene est actuellement détenu au siège de la direction régionale de la sûreté à Menzel Temime. Sofiène Chourabi, ainsi que ses deux compagnons, (un journaliste et une jeune fille mineure) seraient accusés «d’ivresse flagrante, de provocation de troubles sur la voie publique, et d’atteinte verbale aux bonnes mœurs».

Selon une version diffusée par ses amis, dont notamment Fatma Arabicca (autre blogueuse qui s’est distinguée par son audace sous la dictature, et qui a été arrêtée, à l’époque), Sofiène et ses compagnons ont été trouvés par la police endormis, à 4h du matin de ce dimanche sous une tente montée sur la plage. Ce qui contredit a priori la thèse de «l’ivresse sur la voie publique et l’atteinte aux bonnes mœurs». Et toujours selon cette version, le procureur de la République du tribunal de Nabeul1 se penchera sur cette affaire dès lundi matin.  

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Sofiene Chourabi actuellement président de l’association de la conscience politique s’est distingué par son militantisme sous Ben Ali, auquel il a opposé une farouche résistance, par ses écrits publiés notamment dans le journal Al Tariq Al Jadid. Il s’agit aussi d’un activiste des droits de l’Homme qui a été membre, après le 14 janvier, du Conseil de la haute-instance pour la réalisation des objectifs de la révolution.  Sofiene Chourabi est aussi le correspondant à Tunis du quotidien libanais Al Akhbar.

En octobre 2011, le prix international de journalisme Omar Ourtilane lui a été remis à Alger, lors d’une cérémonie organisée par le quotidien El Khabar. Ahmed Béjaoui, président du jury, avait ce jour-là souligné que «Sofiene Chourabi est un symbole dans le combat pour la liberté d’expression et pour la construction de la démocratie en Tunisie». Et voici que le symbole en question, aux convictions de gauche solidement ancrées, est arrêté aujourd’hui, dans des conditions qui semblent plutôt troublantes. Dans un contexte où certains commencent à s’interroger sur l’avenir de la liberté d’expression en Tunisie.

Soufia Ben Achour

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