Vendredi, 17 Février 2012 21:57

tarekbenammarL'Or Noir produit par Tarek Ben Ammar et réalisé par Jean-Jacques Annaud a été l’échec le plus retentissant du cinéma français pour l’année 2011. Le film tourné en Tunisie en pleine révolution, et rassemblant des stars du calibre d’Antonio Banderas n’a pas fait un tabac. C’est le moins que l’on puisse dire.

Le «Film Français»,  l’hebdomadaire des professionnels du cinéma, révélera même qu’il s’agit de l’un des films à la plus faible rentabilité avec son petit 1,73%. Il aura pourtant coûté la bagatelle de 38,5 million d’euros, soit plus 77 millions de dinars tunisiens. A titre de comparaison, un film comme «Intouchable» sorti en cette même année 2011 pour à peine 10 millions d’euros, aura drainé 19 millions de spectateurs dans les salles obscures françaises, et affichera un taux de rentabilité de 602%. Certes, comparaison n’est pas raison. Certes on ne peut évaluer l’échec d’Or Noir à l’aune de la plus grande réussite dans l’histoire du cinéma français. Mais tout de même.


Antonio Banderas dans "L'Or Noir"

4 films classés par le «Film Français» auront dépassé les 100% de rentabilité. Et une bonne dizaine de long-métrages auront passé le cap des  50%. Contre tout juste 1,73% pour le film doté du plus gros budget dans ce classement : celui produit par Tarek Ben Ammar. Des chiffres qui rendent encore plus douloureux le flop d’Or Noir, financé à hauteur de 30% par les Qataris de l’Institut du film de Doha, mais aussi par des majors de l’industrie du cinéma comme Universal et Warner Bros.

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Tarek Ben Ammar, Nabil Karoui, et Silvio Berlusconi dans les locaux de Nessma TV

L’année 2011, celle de la Révolution, n'aura pas été très tendre envers Tarek Ben Ammar. Le neveu de Wassila Ben Ammar, la deuxième femme du premier président tunisien, Habib Bourguiba avait pourtant des atouts de poids. Mais la société Quinta Industries, spécialisée dans la postproduction, dont il détient 83% des parts, a été liquidée. Le nouveau contexte technologique, marqué par l’émergence du tout-numérique lui aura été fatal. 5 ans de prison ont été requis contre son ami italien de trente ans, à savoir Silvio Berlusconi, son business partner, qu’il connaît depuis 1984. Et voici même que Nessma TV, «la chaîne du Grand Maghreb», dont il est actionnaire depuis 2009 aux côtés des frères Karoui et de Berlusconi, a des démêlés judiciaires, suite à la diffusion du film «Persepolis».

Tarek Ben Ammar est malgré tout considéré comme un pape du cinéma international, puisqu’il a notamment travaillé avec des monstres sacrés du 7ème art, et a fait découvrir les ressources cinématographiques, et les décors naturels de la Tunisie à des réalisateurs de la stature de Steven Spielberg, George Lucas, Roman Polanski, Franco Zeffirelli. Mais…  Le producteur saura-t-il tirer partie de sa notoriété dans le nouvel environnement politique tunisien ?

Soufia Ben Achour

«L’Or Noir» ou l’échec de Tarek Ben Ammar
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