Le comique et acteur français d'origine marocaine Jamel Debbouze se produira, jeudi 2 août, à Tunis, dans le cadre du Festival international de Carthage 2012. Et ce n’est pas la première fois que Debbouze se produit en Tunisie, puisque il y était en en octobre 2004, pour présenter son show «100% Debbouze», avant de revenir en avril 2012, pour présenter «Jamel Comedy Club», dans le cadre du Festival du Rire.

Et Jamel Debbouze est censé évoquer à Carthage, le «printemps arabe», et commenter sur un ton humoristique (et léger), les Révolutions et autres changements politiques et sociaux qui ont renversé la donne en Tunisie, en Egypte, et en Libye. Est-il pour autant encore crédible ?

Alors que les manifestants s’agitent pour secouer la monarchie, des blogueurs marocains lui reprochent sa proximité avec le roi Mohamed VI. Une blogueuse marocaine lui reprochera même sa «carpettite aigue», un syndrome qui se manifestera face à celui qu’il qualifie de son «ami le roi». Face au soulèvement du peuple marocain, il aura l’indignation sélective, et fera mine de ne rien voir.

«La démocratie, c'est une excellente nouvelle. J'espère qu'elle aura lieu en Egypte», clamera-t-il en zappant délibérément son pays d’origine face au journaliste de la télévision française, David Pujadas. En clair, on est bien de notre Lotfi Abdelli national, qui n’a pas hésité, lui, à traiter Ben Ali de «vieux clown périmé». Ce qui est tout de même bien plus conséquent que de jouer au bouffon du roi.

Jamel Debbouze, faisant le baisemain à Mohamed VI

Ce qui n’empêchera pourtant pas Jamel de faire son beurre, en tournant en dérision les quelques dictateurs inoffensifs (car déchus) de la région. Mais il faut ce qu’il faut quand on a pour ambition de fonder un « Hollywood du désert ».

Quant au cachet qui lui sera versé pour son spectacle de jeudi, à Carthage, il est de l’ordre de 80 000 euros, soit la bagatelle de 160 000 dinars à en croire nos confrères d’Espacemanager, qui précisent même que les organisateurs lui ont affrété un avion spécial qui le ramènera le même soir au bercail, en France. Rien de bien surprenant, quand on sait que Jamel Debbouze a empoché un million d’euros, soit 2 millions de nos dinars, pour la seule année 2011. Pour le prix, espérons que ses gauloiseries nous feront encore rire.

Soufia Ben Achour