Vendredi, 06 Décembre 2013 00:32

Que peuvent avoir en commun des personnalités comme l’écrivain espagnol de renommée mondial Juan Goytisolo, l’historien français Benjamin Stora, le cinéaste marocain Nabil Ayouch, l’activiste de gauche Olivier Besancenot, et le musicien d’origine antillaise Joey Starr ?

Ils soutiennent tous, en compagnie de plus de 18 000 signataires d’une pétition en ligne, le rappeur tunisien Weld El 15.

Un jeune artiste, condamné le jeudi 5 décembre, à quatre mois de prison ferme. Pour une chanson. Parce qu’en effet, chanter peut coûter très cher, dans la Tunisie de la Révolution. L’auteur d’El Boulicya kleb, un morceau qui a désormais accédé à une célébrité internationale, avait déjà été condamné par contumace, le 29 août dernier, à un an et neuf mois de détention. Pour avoir critiqué, comme tant d’autres artistes avant lui, les policiers. Oserions-nous imaginer l’emprisonnement de Bob Marley pour avoir clamé sur scène «I shot the sheriff» ? S’il était Tunisien et non Jamaicain, il faut croire qu’il ne serait pas devenu une icône planétaire du reggae…

Et désormais, les milliers de personnes qui lancent cet appel désespéré, en signant cette pétition en ligne, à partir des quatre coins de la planète, ne contribuent pas à redorer l’image de marque ternie d’un pays  dont on avait pourtant célébré mondialement la libération du joug de la dictature. Depuis, les procès visant les artistes se multiplient…

La police fait-elle la loi ?

Weld El 15 est donc en prison. Dans un contexte où le corps policier paraît plus puissant que jamais, et quasi complètement libre de ses mouvements.  Et ce ne sont pas uniquement les jeunes qui sont malmenés, à l’exemple de Walid Denguir, tué sous la torture. Des représentants des  services de sécurité en sont même arrivés à remettre en cause l’autorité des plus hauts représentants de l’Etat, puisqu’ils en sont arrivés à malmener le président de la République, le président de l’Assemblée Nationale Constituante, et le chef du gouvernement.

Se montreront-ils sous un meilleur jour  face à un jeune qui s’est montré si critique à leur égard ? C’est dire que l’on peut craindre le pire pour Weld El 15, qui se retrouvera dans une cellule. Il y a quelques mois, apparaissait sur les réseaux sociaux un message sans équivoque appelant à l’enfermer dans la «chambre des lions», en une allusion aux sévices sexuels auxquels il pourrait s’exposer en détention.

Weld El 15 avait pourtant déclaré, avant d'entrer au tribunal de Hammamet, «je suis attaché à la liberté d'expression et à ma liberté de vivre dans mon pays, la Tunisie».

Soufia B. A

Juan Goytisolo, Benjamin Stora,  Nabil Ayouch… Tous avec Weld El 15
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