Vendredi, 08 Février 2013 17:14

chokri-belaid-jellazLe chef du gouvernement Hamadi Jebali a convoqué, ce vendredi 8 février, l’ambassadeur de France, M. François Gouyette, à Dar Dhiafa à Carthage. Une convocation qui intervient en réponse aux déclarations du ministre français de l’Intérieur, M. Manuel Valls, suite au meurtre de Chokri Belaid.

M. Valls avait ainsi affirmé le jeudi 7 février sur les ondes de la radio Europe1, que «La France doit soutenir les démocrates en Tunisie pour que les valeurs de la révolution du Jasmin ne soient pas trahies». Le ministre français a ainsi affirmé «garder espoir dans le rendez-vous électoral pour que les forces démocratiques et laïques, celles qui portent les valeurs de cette révolution du Jasmin, demain l'emportent. (…) C'est un enjeu considérable (...), pas uniquement pour les Tunisiens, mais pour tout l'espace méditerranéen, et donc aussi pour la France».

 Après avoir soutenu la dictature de Ben Ali contre vents et marées, jusqu’à lui proposer son «savoir-faire sécuritaire», voici que les Français choisissent désormais d’appuyer ouvertement certains mouvements de l’opposition. Ceux-là même qui affirment publiquement vouloir remettre en cause la volonté populaire, matérialisée par les élections du 23 octobre.

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La France rend en l’occurrence un très mauvais service à l’opposition tunisienne en affichant un soutien aussi net en sa faveur. Ce faisant elle risque de discréditer des partis politiques déjà qualifiés par leurs détracteurs de «Hizb frannça», c’est-à-dire les partis de la France.

De l’autre côté de l’échiquier politique, et pendant que plus de 1,4 millions de Tunisiens accompagnent Chokri Belaid à sa dernière demeure, la chaîne qatarie Al Jazeera, elle, préfère couvrir la manifestation des quelques sympathisants d’Ennahdha rassemblés devant l’Assemblée Nationale Constituante. Une couverture médiatique contre toute logique journalistique, destinée à donner plus d’importance et de retentissement à un non-événement.

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De Paris à Doha
La Tunisie serait-elle condamnée à tomber de Charybde en Sylla, de l’escarcelle qatarie, à celle de Paris ? L’espoir suscité par la Révolution de voir enfin la Tunisie souveraine, libre et indépendante, volerait-il en éclats ? Les plus pessimistes voudraient s’y résoudre au nom du «réalisme politique». Comme si le refus des dérives obscurantistes ne pouvait s’exprimer que par l’appui aux vestiges d’une oligarchie qui ne dit pas son nom.

Mais la Révolution a appris aux Tunisiens qu’ils restent les seuls maîtres de leur destin. Du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2011, ils ont balayé en quelques jours tout le poids du pseudo déterminisme politique. Déjouant ainsi tous les pronostics et les analyses à courte vue des officines des puissances étrangères.

Et voici qu’aujourd’hui, le sacrifice de Chokri Belaid, donne un nouveau souffle aux forces populaires, les seules garantes de la dignité de la Tunisie. 1,4 millions de nos citoyens descendus dans les rues de notre capitale, nous donnent aujourd’hui cette leçon historique : il ne faut jamais désespérer de la Tunisie.

Oualid Chine

Lire aussi: Ni Qatar, ni France, ni USA… Tunisie Libre

Ne jamais désespérer de la Tunisie
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