Jeudi, 24 Novembre 2011 23:03

kasserineGafsa, et Kasserine ont réservé le meilleur accueil aux futurs membres du gouvernement. Feux de joies et d’artifices pour saluer comme il se doit les nouveaux venus démocratiquement élus. Une petite fausse note dans la fanfare tout de même. Chronique d’une petite erreur sur une longue liste.

Celle qui énumère les noms de ceux qui sont tombés pour que les héros du jour puissent justement au Bardo débarquer. Une toute petite erreur. Vite pardonnée, d’ailleurs. Ce n’est pas si grave, après tout, on ne va pas chicaner pour deux dizaines de martyrs en moins. Il y a tout de même plus important. Il paraît même que l’on pense (sérieusement) à réaliser les objectifs de la Révolution en jouant aux chaises musicales.

Il faudra donc pardonner aux jeunes de Kasserine, et de Gafsa de nous remettre les pieds sur cette terre même si elle a le défaut de nous brûler la plante des pieds. Comme on passera l’éponge sur les errements des tout-puissants dirigeants de la  centrale syndicale. On leur pardonnera d’autant plus aisément, que la machine bien huilée menace de broyer les grains de sable qui oseraient gripper ses engrenages. Mais ne nous éloignons pas du cœur du sujet. L’heure est grave. Il est temps de débattre du sexe des anges. C’est que la question est fondamentale : serait-il possible de couvrir la misère d’un niqab pour la faire disparaitre et la cacher des regards ? Ou faut-il plutôt voir la vérité, dans la splendeur de sa nudité ?

Nulle censure ne contraindra les débatteurs, l’heure est à la liberté d’expression. On exprimera donc notre consternation face aux dépassements. Tout en applaudissant à tout rompre le nouveau voile désormais licite pour les fliquettes de la libre circulation. Enfin, libre circulation, dans certaines limites, cela s’entend. Parce que plus au sud, les citoyens seront coincés du côté de Gabès, pour cause de trains stoppés, par les manifestations aussi intempestives qu’explosives des mécontents du Groupe Chimique, n’en déplaise à la SNCFT, CQFD.

Autres temps, autres mœurs. Mais le bassin minier ne s’en laisse pas conter. Décidément frondeur, il s’impose à l’actualité que l’on espérait réserver à la louange de nos nouveaux hommes de pouvoir à l’intégrité divinement garantie par leurs nombreux et longs séjours en prison. C’est dire qu’ils savent reconnaitre la direction du vent. Et on n’en a pas fini avec les listes de récriminations portant sur les discriminations que l’on espérait voir, depuis la Révolution, vouées à la criminalisation. Et non. L’accès à l’emploi ne saurait devenir un droit, même si le clan des gangsters s’st envolé sous le soleil arabique du désert. Mais allez le dire à Gafsa, à Kasserine, dans ces villes qui ont si longtemps subi les rapines, dans cette Tunisie profonde où la Révolution plonge ses racines.

Marwene El Gabsi

Chronique d’une erreur, de Gafsa à Kasserine
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