Mercredi, 21 Décembre 2011 23:22

mbazaa-jebaliLe rideau s’est levé. Une énième liste de ministres a été dévoilée. Mais le visage de la mariée n’est pas jugé des plus séduisants par l’ex-président provisoire, qui n’a pourtant pas été invité aux réjouissances. «Ces nominations sont dues au copinage et non à la compétence des intéressés» déclare  M. Foued Mbazaâ, qui nous avait pourtant habitués à plus de retenue.

Pourtant, avec au départ une équipe gouvernementale de 51 personnes, la Tunisie faisait «mieux» que des pays comme les Etats-Unis. Qu’à cela ne tienne. La troïka a tenu à répondre positivement aux attentes, en tenant compte des critiques qui lui ont été adressées. La tendance ministérielle inflationniste a donc été jugulée.

Ennahdha affirmera même que ces ministres allaient toucher un salaire symbolique, histoire de ne pas grever davantage le budget déjà brinqueballant de l’Etat. On aura donc au final 41 ministres pour le dinar symbolique ou presque. Reste à espérer que ce n’est pas leur vraie valeur, car sinon, l’ardoise risque d’être salée. Et Dieu sait ce que ces nominations auront coûté à des partis comme Ettakatol, Al Mottamar, les deux dernières roues du triporteur. C’est que les dérapages se sont multipliés sur la route sinueuse du pouvoir théoriquement tripartite.

L’attelage du CPR a commencé par s’emballer, en l’absence remarquée du cocher. Abdelwahab Mâatar appela ainsi, avant de se rétracter,  à boycotter le gouvernement, si Habib Essid y était. Et voilà qu’il y est. On retrouve finalement les deux hommes, dans le même équipage. Me Maatar ayant sans doute décidé de reconsidérer sa position « inconsidérée». Le cas Essid a même été l’objet de polémiques au cœur même d’Ennahdha. La base ne le trouvant sans doute pas assez en odeur de sainteté, pour avoir séjourné au ministère de l’Intérieur, de 1997 à 2001. Et à cette époque, si le sol de certaines pièces du ministère était rouge, ce n’était pas dû au tapis, déroulé en l’honneur des frères du parti. Autres temps, autres mœurs.

On préférera aujourd’hui évoquer l’astuce politique, la brillance de la manœuvre. Et après tout, l’exemple du pacte d’El Hudaybiya est là pour rappeler aux croyants qu’il arrive que la Voie Droite, prenne aussi parfois des chemins détournés. La raison d’Etat ayant ses raisons que le cœur du bon Musulman doit feindre d’ignorer.

Ettakatol n’est pas épargné, et serait même au bord de l’implosion. Khayam Turki, pressenti pour être ministre des Finances, est ainsi d’abord désigné à la vindicte partisane pour préférer un poste à 30 000 dinars mensuels au prestige ministériel. Avant que l’on nous présente une deuxième version, selon laquelle, c’est un Emirat du Golfe qui aurait opposé son veto face à sa nomination. Autant dire une ingérence, un scandale, une tache sur l’éclatant étendard de la Révolution.

On  n’aura pourtant aucun problème à désigner un «analyste politique» proche des Qataris, plus précisément d’Al Jazeera, au poste de ministre des Affaires Etrangères. Mais après tout, M. Rafik Abdesslam qui a su trouver la bonne chaussure à son pied, a, assurément, des aptitudes cachées, en plus de sa qualité de M. Gendre. Le Cheikh, en tout cas, ne se plaint pas de l’époux modèle de Soumaya. Son collègue Tarek Dhiab, qu’il côtoie dans les studios de la chaîne satellitaire, se retrouvera, lui aussi, shooté au sommet de la Jeunesse et du Sport, sans doute parce qu’il n’était pas très loin de la surface de réparation.

Et finalement, au vu de ces données, et des brillants profils de nos ministres exposés, il n’y a plus de doute : c’est par pure jalousie que M. Mbazaâ, ose encore dégouliner de fiel, et non pour la perte des 30 000 dinars mensuels en guise de salaire présidentiel. D’autant plus que c’est presque par hasard, lui, qu’il s’est retrouvé (provisoirement) au sommet de l’Etat, et  non pour ses accointances avec l’ex-Rcd.

Marwene El Gabsi

Mbazaâ, Essid et la Hudaybiya de Jebali
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