Mercredi, 04 Juillet 2012 20:37

yasser-arafatRafik Abdessalem, le ministre tunisien des Affaire Etrangères, a appelé la Ligue Arabe à se réunir, et exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités. Un branle-bas de combat initié suite aux révélations d’Al Jazeera sur les circonstances de la mort du leader palestinien Yasser Arafat.

Ainsi, selon un documentaire diffusé par la chaîne qatarie le 3 juillet, le «Vieux», décédé le 11 novembre 2004 dans un hôpital parisien, aurait été empoisonné au polonium. Un laboratoire suisse, l'Institute for Radiation Physics de Lausanne, est en effet arrivé à cette hypothèse après avoir analysé des échantillons biologiques prélevés dans les effets personnels de Yasser Arafat.

Que l’un de nos hauts responsables puisse montrer autant d’intérêt à la Cause palestinienne honore certainement la Tunisie. Mais nos concitoyens auraient certainement apprécié qu’autant d’empressement soit montré dans la recherche, et le jugement des impliqués dans la mort de nos martyrs, ceux de la Révolution Tunisienne. A cet égard, Abderraouf Ayadi, le secrétaire général du mouvement Wafa, rappelle : «on ne connait pas les coupables de la mort et des blessures de plus de 90% des martyrs et des blessés de la Révolution». Ce qui ne semble pas perturber outre mesure nos autorités.

Rafik_Abdessalem.A la décharge de M. Abdessalem, on pourra rétorquer que les affaires strictement intérieures, ne rentrent pas dans ses prérogatives, puisque son portefeuille a plutôt trait aux relations internationales de la Tunisie. Faudrait-il en arriver à lancer un appel à la communauté internationale pour espérer voir, se lever le voile qui cache, au niveau local, la vérité aux Tunisiens ? Les parents des martyrs de la Révolution iront-ils jusqu’à exiger une énième réunion au sommet de la Ligue Arabe, pour voir s’ouvrir le dossier des snipers ?

Dans ces conditions, l’appel de M. le Ministre, aussi respectable et honorable soit-il, risque de passer pour une tentative de détourner l’attention de l’opinion du local, vers l’international. Les Arabes en général, et les Tunisiens en particulier, vouent un immense respect à la cause palestinienne, et à ses leaders. Mais il ne faudrait pas que la Palestine serve une nouvelle fois de prétexte aux balbutiements d’un gouvernement. Cette Cause est trop noble pour qu’elle en soit réduite à un alibi, une feuille de vigne, cachant l’inanité de nos dirigeants, comme ce fut trop souvent le cas, avant la Révolution.

Oualid Chine

Rafik Abdessalem, des martyrs de Tunisie à l’ombre d’Arafat
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