Vendredi, 12 Octobre 2012 13:48

ayadiLes piques acérées d’un Abderraouf Ayadi plus en forme que jamais, n’épargnent personne. Ennahdha, Nida Tounes, la troïka, l’opposition, tous en prennent pour leur grade. Pour le mouvement Wafa, il ne peut y avoir d’autres objectifs que ceux de la Révolution et de la lutte contre la corruption. Alors que l’écrasante majorité des partis tunisiens semble avoir désormais d’autres priorités.

Ayadi, le leader de ce parti issu d’une scission avec le CPR, a même annoncé, lors d’une conférence de presse tenue  ce jeudi 11 octobre, le lancement du Congrès National de la «Mouhassaba». Il a ainsi précisé qu’un comité d’avocats sera mis en place pour être à la disposition des citoyens désireux de transmettre des dossiers sur la corruption. Des centres d’écoute permettront de recueillir les témoignages des Tunisiens qui auront des informations à livrer à ce sujet.

Abderraouf Ayadi  affirmera clairement : «Pour nous le combat contre la corruption est une foi, une mission dans laquelle doivent s’intégrer toutes les forces vives de la Nation. Il ne s’agit pas d’un simple dispositif administratif tel que celui mis en place par Ennahdha».

Et à un moment où la vidéo de Ghannouchi déclenche une tempête médiatique sans précédent, Ayadi relèvera : «On n’a pas attendu cette vidéo pour savoir qu’Ennahdha cherche à asseoir son pouvoir en tentant de prendre le contrôle des rouages de l’Etat. Comme on a déjà affirmé à plusieurs reprises qu’Ennahdha ne vise pas les objectifs de la Révolution mais plutôt à appliquer le projet des Frères Musulmans. A cet égard, cette vidéo n’a rien apporté de bien nouveau».

ayadiIl souligne cependant : «La réconciliation accélérée telle que préconisée précédemment par Caïd Essebsi est à refuser. Il ne peut y avoir de réconciliation sans jugement préalable des symboles de la corruption et de la dictature».

Interrogé sur les différences d’approches entre le mouvement Wafa et le Front Populaire, ce rassemblement de gauche qui a le vent en poupe, Ayadi, le militant historique de «Perspectives» se fera nuancé pour répondre : «Nous ne considérons pas la chute du gouvernement de la Troika comme notre priorité. Nous visons d’abord la lutte et le jugement des symboles rescapés de la dictature». Et ce, même s’il apparaît que «la Troika a entamé un projet qui vise à asseoir son autorité et non à poursuivre les objectifs de la Révolution».

Slim Boukhdhir, le porte-parole du mouvement Wafa rappellera : «le peuple tunisien s’est révolté pour juger les corrompus, et permettre à ses fils de travailler. Or on ne peut réaliser notre transition démocratique avec des corrompus omnprésents dans les médias, dans le monde des affaires, dans la justice. Il faut libérer la Tunisie des rescapés du système Ben Ali».

Le député Abdelmajid Abdelli et membre du comité constitutif du parti rappellera «la Révolution n’est pas un objectif. Il s’agit d’un projet qui continue tant que les citoyens tunisiens n’ont pas obtenu pleinement leurs droits. Or la Révolution n’a pas encore réalisé les attentes des Tunisiens».

Et à l’heure où on évoque de plus en plus la question de la bipolarisation entre tenants de la laïcité et islamistes, Azad Badi soulignera que «la seule vraie bataille politique en cours, oppose les forces de la Révolutions à ceux qui veulent dévier le peuple tunisien de ses objectifs».

Une mise au point salutaire effectuée par Ayadi et ses camarades, donc, à l’heure où certains médias, et la majorité des politiciens tunisiens, semblent avoir définitivement tourné la page de la Révolution, celle des revendications plus que jamais d’actualité, d’un peuple malmené par le cours des événements.

Moez El Kahlaoui

Tunisie : Abderraouf  Ayadi, missionnaire de la Révolution
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