Mercredi, 28 Novembre 2012 09:23

silianaPour Ennahdha, il n’y a pas de doute à avoir sur la question. Les mouvements sociaux sont un complot contre-révolutionnaire, organisé par des résidus de l’ancien régime, animés par un sombre dessein. Eclairages sur une obscure conspiration.

Des députés de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) ont ainsi affirmé, le mardi 27 novembre, que l’opposition et des «étrangers» à la région sont responsables de l’aggravation de la situation. Les représentants de Siliana au sein du mouvement Ennahdha ont nommément accusé des «milices du Rcd et des syndicalistes d'être derrières les violences».

Quant à Ahmed Ezzin Mahjoubi, le gouverneur de Siliana, dont les manifestants revendiquent le départ, il est allé jusqu’à déclarer, lors d'un entretien diffusé sur «Al Watania 2» que «les pierres utilisées pour attaquer le gouvernorat sont importées et ne viennent pas de Siliana».

Dans un registre un peu plus habituel, Sahbi Attig, le président du groupe parlementaire d’Ennahdha à l'ANC, a appelé, sur les ondes de Shems FM, à «ne pas utiliser les évènements de Siliana à des fins politiques et électorales», martelant que «Certaines parties essayent par tous les moyens de jeter de l'huile sur le feu et d’attiser les tensions».

siliana

Ainsi, les syndicalistes et en particulier l’Union Générale des Travailleurs de Tunisie (UGTT), sont soupçonnés d’alimenter la contestation et de politiser les questions sociales. Sauf que dans tous les pays du monde, en Tunisie comme en Italie, à Tokyo comme à Rio de Janeiro, les syndicats sont aux premiers rangs sur le front des combats sociaux, et s’allient à l’extrême-gauche, sans pour autant que quiconque crie au complot. La question sociale a toujours cherché, à travers l'Histoire, et sur tous les continents, des réponses politiques.

En somme, l’UGTT trouve dans nos régions défavorisées un terrain favorable à la contestation, puisque plus d’une année après les élections, les autorités n’ont pas pu améliorer réellement les conditions de vie de ceux qui ont payé le plus lourd tribut à la Révolution. Les confrontations sont ainsi tour à tour déclenchées au Kef, à Sidi Bouzid, Kasserine, et maintenant à Siliana. Alors que les régions côtières sont épargnées. En définitive, les fumeuses théories conspirationnistes servies quasi-systématiquement  pour expliquer des revendications sociales, ne font que déconsidérer davantage l’impuissance gouvernementale à satisfaire les besoins premiers d’une population fatiguée.

Moez E.K

Siliana, le complot des «pierres importées»
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