Jeudi, 13 Décembre 2012 11:43

jebali-sourireLe chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, a affiché le sourire des grands jours pour fêter ce qu’il considère comme une «victoire pour la Tunisie».  C’est ainsi qu’il a martelé, dans une interview exclusive accordée mercredi 12 décembre à la chaîne privée Hannibal TV, que «la Tunisie n'a pas besoin de grève mais de consensus pour parvenir aux élections ».

Sur le fond, le discours s’est voulu rassurant, voire lénifiant, dans un contexte pour le moins explosif. Et si l’annulation de la grève aura peut-être permis d’éviter le pire, il n’en reste pas moins que les opérations qui se déroulent en ce moment même du côté de Kasserine, dans les régions frontalières de l’Algérie, n’incitent pas vraiment à un optimisme béat.  

A cet égard, Jebali a affirmé que «les tentatives d'introduire des armes en Tunisie sont très limitées», rappelant que «quatre tentatives d'infiltration d'armes à partir de l'Algérie ont été déjouées». Les camps d’entraînement djihadistes ? Selon le premier ministre, il n’y en a pas. Il s’agit sans doute d’une légende que des responsables sécuritaires, des journalistes tunisiens et étrangers, se complaisent à évoquer. Et après tout, Caïd Essebsi n’a-t-il pas affirmé que les snipers ne seraient qu’une légende urbaine ?

jebali-sourireLa hausse galopante des prix ? Jebali rétorquera sans se départir de son sourire, que «l’inflation est due aux soubresauts du marché mondial», soulignant que «la responsabilité incombe aussi au citoyen, qui devrait mieux choisir les coins où il s’approvisionne». Là, la ménagère qui a déjà bien du mal à remplir son couffin, risquerait de prendre l’ineffable sourire ministériel pour du persiflage, voire comme une insulte à son intelligence.

Le remaniement ministériel ? Le chef du gouvernement a préféré noyé le poisson dans l’eau, considérant  que « le mieux serait de débattre de ces questions au sein de la Troïka avant de les dévoiler à l'opinion publique». On n’en saura donc pas plus que «nécessaire». Les clash à la Marzouki, Jebali en sourit.

En somme, on retiendra surtout le rappel des tant espérées échéances électorales, puisque Jebali a affirmé que «le 30 juin 2012 est une date possible et nécessaire pour les prochaines élections», arguant du fait que «les élections du 23 octobre, qui sont parties de zéro, ont été accomplies en six mois». Cependant, le chef du gouvernement ne se hasardera pas à s’engager formellement sur ce point. Puisque encore une fois, c’est l’Assemblée Constituante qui est pointée du doigt, et appelée à «changer sa façon de travailler et accomplir rapidement sa mission pour pourvoir accélérer l'organisation des élections».  Le gouvernement, lui, a manifestement toutes les raisons de garder le sourire.

Soufia B.A

Tunisie : Hamadi Jebali, l'ironie d'un sourire
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