La journaliste Olfa Riahi a dégainé de nouveaux éléments visant le ministre des Affaires Etrangères, lors de la soirée du samedi 29 décembre, sur la chaîne Ettounissia. Et en l’occurrence, c’est du lourd.

Puisqu’elle a affirmé être en possession de documents qui prouvent que le ministère du commerce chinois a versé un million de dollars sur un compte à la STB, relevant du ministère tunisien des affaires étrangères. Alors que ces fonds auraient dû être versés au Trésor Public. «Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a une malversation» a-t-elle affirmé au cours de l’émission «Labèss».

Une révélation qui a fait l’effet d’une bombe, surtout après la divulgation des documents de l’affaire du «Sheraton Gate». Pour rappel, Olfa Riahi avait publié sur son blog, le 26 décembre, des factures qui attestent, selon elle, que le ministre des affaires étrangères, Rafik Abdessalem, avait séjourné à l'Hôtel Sheraton, aux frais du ministère, alors que son domicile n’est pas très éloigné de son lieu de travail. Cette affaire n’avait pas encore fini de faire des vagues, puisque entretemps, même la présidence du gouvernement a réagi avec un communiqué rendu public, samedi, pour exprimer sa «solidarité avec le ministre des affaires étrangères et avec tous les membres du gouvernement, face aux rumeurs, campagnes de dénigrement et accusations infondées».  Pour le moins paradoxal...

D’un autre côté l’avocat Fathi Laayouni a été chargé de porter plainte contre la blogueuse  «pour atteinte  à l’image du ministre des affaires étrangères  et des institutions de l’Etat en diffusant de fausses  informations». Me Laâyouni a affirmé que l’hôtel sera également poursuivi en justice, pour avoir été, selon Me Laâyouni, à «l’origine de la fuite de ces documents relevant  de la vie privée du ministre».

Même le président d’Ennahdha est intervenu en catimini dans l’affaire, puisqu’il a déclaré vendredi dernier, que «les coupables de la diffusion de fausses informations mériteraient 80 coups de fouets». Mais Olfa Riahi n’a pas reculé, et passe même à la contre-offensive avec de nouveaux documents autrement plus explosifs. Et c’est le gouvernement en général, et le ministère des affaires étrangères en particulier qui sont plus que jamais sous le feu roulant de la critique. Qui doute encore qu’il y a bien eu une Révolution en Tunisie ?

En attendant, notre blogueuse, informe ses lecteurs, sur les réseaux sociaux, qu’elle a décidé d’annuler un voyage prévu du 10 au 17 janvier vers Bruxelles, pour une formation en investigation. Olfa précise qu’elle préfère «rester à la disposition de la justice tunisienne en cas de besoin». Et à ses amis, elle lance un petit clin d’œil de rappel, remettant l’un des plus étincelants slogans du 17 décembre au goût du jour. «N'oubliez jamais : C'est de votre peur que j'ai peur. Alors promettez-moi une chose : Plus jamais peur».

Soufia Ben Achour