Mercredi, 16 Janvier 2013 15:55

chokri-yacoubChokri Yacoub, le président du Conseil National du parti du Congrès Pour la République (CPR), dresse un réquisitoire sans appel à l’encontre d’Ennahdha. C’est dire que les tensions semblent s’accentuer entre le parti de Ghannouchi et celui de Marzouki, sur fond de l’affaire Olfa Riahi, qui a été entendue par le juge d’instruction le mardi 15 janvier.

Dans une interview publiée le lundi 14 janvier par le quotidien suisse  «La Tribune de Genève», M. Yacoub enfonce le clou en affirmant que : «Ennahdha, qui s’est attribué les trois ministères clés, agit avec le seul objectif de conserver le pouvoir, pas dans l’intérêt du peuple tunisien et de la Révolution».

Pis : selon Chokri Yacoub, «Ennahdha veut verrouiller son pouvoir par n’importe quel moyen. C’est pour cela que le premier ministre a placé des anciens RCDistes à la tête de certains médias». Il précise : «Quand on a un dossier sur quelqu’un, on obtient son allégeance (…) Dans certaines régions, de Tunisie, des cadres du RCD se sont recyclés auprès d’Ennahdha sans que cela ne pose aucun problème aux islamistes». L’objectif ? «J’imagine qu’Ennahdha compte utiliser ces dossiers durant la prochaine campagne électorale» martèle Chokri Yacoub.

chokri-yacoubLa conception Nahdhaouie de la justice ne trouve pas grâce à ses yeux. Il souligne ainsi «la justice n’a pas été rendue envers tous ceux qui ont profité du système Ben Ali. Des hommes d’affaires et des politiciens qui ont bénéficié de la corruption vivent toujours tranquillement dans le pays. D’autres soi-disant recherchés par Interpol, ne sont pas arrêtés à l’étranger, parce qu’il n’y a en réalité aucun mandat lancé contre eux». Or aux dires de M. Yacoub, «Noureddine El Bhiri, le ministre de la justice ne fait rien sinon placer les juges sous la tutelle du ministère».

A noter qu’il ne s’agit pas de la première fois où Chokri Yacoub adresse d’aussi virulentes critiques au parti dominant de la troïka. L’été dernier, il sonnait déjà l’alerte dans un texte au titre on ne peut plus révélateur : «Militants du CPR pour la rupture avec Ennahdha». Quelques mois plus tard, son élection à la tête du Conseil National du CPR semble indiquer que la majorité des militants de son parti partage ce point de vue. Même si ceux qui ont goûté aux délices gouvernementaux se montrent souvent un peu trop pusillanime aux yeux de la base.

Reste maintenant à savoir si cette nouvelle offensive assez tardive permettra de remplumer un CPR qui a perdu beaucoup de son lustre auprès de l’opinion publique. A cause justement d’un silence qui n’a que trop duré sur la conduite gouvernementale pour le moins erratique d’Ennahdha.

Synth. Moez E.K

Chokri Yacoub : «Ennahdha veut verrouiller son pouvoir»
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