Samedi, 16 Février 2013 16:29

manif-ennahdhaEnnahdha va mal. Et ce n’est pas la manifestation de ce samedi qui prouvera le contraire. Les signes en sens se multiplient… Et ce n'est pas cette manif de ce samedi 16 février qui prouvera le contraire.

Kamel Morjane, le leader d’El Moubadara, soupçonné d’avoir délivré des passeports diplomatiques à la famille Ben Ali, s’est donc retrouvé assis à la même table que Rached Ghannouchi, et Mohamed Abbou, le secrétaire général du Congrès Pour la république, dans une atmosphère «chaleureuse et conviviale», en attestent les quelques photos publiées par les services du premier ministre, au lendemain de la réunion du vendredi.

L’homme qui a été vilipendé, critiqué, se retrouve donc à la place d’honneur, désigné par le secrétaire général d’Ennahdha, à savoir M. Hamadi Jebali, accessoirement le chef du gouvernement en décomposition.

Le mouvement Wafa aura donc beau jeu de dénoncer les «RCdistes relookés», en évoquant la présence d’El Moubadara et de Nida Tounes à la réunion, à laquelle il refusera de participer. Quant à Rached  Ghannouchi, il préférera se réfugier dans le silence. Pas un mot à ce sujet.

On aura noté qu’entretemps, Mohamed Mâlej, le président des très controversées Ligues pour la Protection de la Révolution a présenté sa démission. Il paraît même qu’il compte fonder à son tour un parti. En d’autres termes, les LPR rouleront désormais pour leur propre compte, et ne pourront plus être aussi instrumentalisées par les partisans de Ghannouchi. Recoba aura beau s’égosiller sur l’avenue Habib Bourguiba, suffira-t-il à galvaniser les troupes dispersées?

manif-ennahdha

Les djhadistes ? Ces épouvantails destinés à semer l’effroi dans les rangs des laïcs ne comptent pas, eux non plus, entrer en matière. L’un de leurs porte-voix, M. Ibrahim Tounsi, a déclaré, sur les ondes de Shems FM, qu’ils ont «décliné l’invitation en insistant qu’ils ne peuvent manifester pour la légalité de l’ANC et des élections du 23 octobre alors qu’ils ne croient pas puisque c’est contraire à la Chariaa». Mêmes explications, à peu de choses près, pour le refus annoncé par Hizb Ettahrir. Côté salafiste, il n’y aura finalement «que» Béchir Ben Hassen, considéré comme l’imam du pouvoir, qui acceptera d’entrer en scène. Avec il est vrai, les quelques partisans du parti de l’Ouverture et de la Fidélité, dirigé par Bahri Jelassi, qui revendique la légalisation du mariage pour les filles de neuf ans, et la construction d’un pont entre la Tunisie et l’Italie.

ghannouchiDe quoi gêner Ennahdha aux entournures, surtout que le mouvement dirigé par Ghannouchi n’est plus à une contradiction près. Les acrobaties réthorico-politiques, ça se paye désormais, et cash, s’il vous plaît.   

Surtout que l’actualité aura également été marquée par les déclarations incendiaires d’Abdelfattah Mourou, le vice-président d’Ennahdha diffusées par «Marianne», un hebdomadaire français. Voici donc Mourou, le fondateur du plus important parti islamisant de Tunisie, affirmant que «Ghannouchi» doit quitter Ennahdha. Rien que ça.

Entretemps, ce samedi 16 février, on aura remarqué l’affluence plutôt moyenne des Nahdhaouis à Tunis, venus par bus et mobilisés par le biais de sms subventionnés, en vue d’une manifestation qui se voulait une démonstration de force spectaculaire. Las. A l’heure où nous écrivons ces lignes, les observateurs auront compté au grand maximum 10 000 manifestants. Même pas de quoi remplir la moitié du stade d’El Menzah. Pas de quoi pavoiser, quand on sait que cette manif a été présentée, dans des tracts distribués à la sortie des mosquées, comme la plus importante de l’histoire de la Tunisie.  

Soufia B.A

Tunisie : Manif et fin de partie pour Ennahdha ?
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