Mercredi, 20 Février 2013 19:24

ministere-interieur tunisieLe meurtrier de Chokri Belaid aurait été identifié en ce mercredi 20 février, le jour même du démarrage d’une campagne sur les réseaux sociaux, appelant à établir la vérité sur l’assassinat du martyr de la gauche tunisienne. Curieux hasard. Mais c’est en tous cas ce qu’a annoncé le journaliste Jamel Arfaoui sur les ondes de Shems FM.

Et à l’heure où des rumeurs font état de l’arrestation imminente de l’assassin de Chokri Belaid, des bribes d’informations inquiétantes se télescopent : il y aurait du remue-ménage au ministère de l’Intérieur. Et c’est en l’occurrence un bien doux euphémisme. Toujours en ce mercredi, le journal «Le Maghreb» annonce la démission de Taoufik Dabbabi, conseiller auprès du ministre de l’Intérieur. Le journal émet l’hypothèse de la découverte, par ce haut cadre sécuritaire, d’un appareil parallèle. «Faux», réplique Khaled Tarrouche, le porte-parole  du ministère de l’intérieur, qui invoque plutôt des «raisons de santé». Sauf qu’il ne s’agit pas de la seule actualité marquante du ministère.

qui a tué chokri-belaidLa veille, c’était au tour du commissaire de police Ali Oueslati, la source (jusqu’ici anonyme) du journaliste Sofiène Ben Farhat, d’être sous les feux des projecteurs. Pendant que l’on apprenait, à quelques heures près, le saccage de la statue érigée à la mémoire de Belaid, à El Menzah VI, M. Oueslati a fini par parler à visage découvert, quand il s’est estimé en «danger de mort». Après avoir fourni des indications sur les prochaines cibles à abattre après Chokri Belaid, voici qu’il se dit lui-même sur la liste.

Dans ce même contexte délétère, le site d’informations en ligne Nawaat a publié, en janvier dernier, une enquête mettant en exergue l’éventuelle existence d’un appareil sécuritaire parallèle, au sein même du ministère de l’Intérieur. Et aux dernières nouvelles, les journalistes de Nawaat, qui se sont distingués par leurs investigations brûlantes, se disent aujourd’hui menacés de mort.  

Et les révélations continuent. De son côté Walid Zarrouk, secrétaire général du Syndicat des prisons, qui a déjà été arrêté par la brigade criminelle, le 21 janvier 2013, pour avoir notamment enfreint le «devoir de réserve», en vient, lui aussi, a faire de nouvelles déclarations fracassantes, encore une fois relayées ce même mercredi 20 février, par «Le Maghreb». On apprend ainsi que selon les propos attribués à M. Zarrouk par le quotidien arabophone, «les policiers  les plus impliqués dans le système de Ben Ali ont été promus et occupent désormais des postes sensibles».

Il s’agit donc d’accusations d’une extrême gravité, qui si elles ne sont pas clairement, et de manière convaincante, démenties et démontées par les autorités, sont de nature à susciter de sérieuses inquiétudes. Pour l’instant, le ministère se contente de dénoncer ce qu’il présente comme étant une «campagne de dénigrement». Or s’il s’agit de «pures calomnies», les faits reprochés sont suffisamment graves pour faire l’objet de poursuite et de sanctions judiciaires. Le cas échéant, les Tunisiens sont en droit de réclamer des explications.

Moez El Kahlaoui

Tunisie : Que se passe-t-il au ministère de l’Intérieur ?
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