Plus d’une centaines de sympathisants du Front Populaire (FP), ainsi que des militants de la société civile et des élus de l'Assemblée nationale constituante (ANC), ont organisé, ce mercredi 27 février, un rassemblement de protestation devant le ministère de l'Intérieur, à Tunis, pour réclamer la vérité sur les commanditaires de l'assassinat de Chokri Belaid.

Le Front Populaire a en effet décidé d'organiser un sit-in de protestation, tous les mercredis de midi à 13h00 devant le ministère de l'Intérieur, à Tunis, et devant les sièges des gouvernorats et des délégations, dans les régions, pour demander que toute la vérité soit révélée sur les auteurs de l'assassinat.

Et en ce mercredi, les manifestants ont accusé le ministre de l'Intérieur de désinformation dans l'affaire du meurtre de Chokri Belaid survenu le 6 février. Ils estiment en l’occurrence que les données présentées, lors de la conférence de presse du mardi, ne peuvent satisfaire les Tunisiens en général et la famille du défunt en particulier, car elles ne révèlent pas toute la vérité.

Mourad Amri, membre de l'ANC, dont les propos ont été relayés par la Tap, a déclaré que «l'assassinat de Belaid est trop grave pour l'attribuer à un petit groupe d'individus». M. Amri a appelé «à éviter les fausses accusations et à dévoiler la vérité sur les responsables politiques à l'origine de cet abominable crime».

Pour sa part, le porte-parole du Parti des travailleurs, Jilani Hammami a indiqué que le peuple exige d'autres précisions sur l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaid, ajoutant que le ministère de l'intérieur s'est contenté de donner des informations déjà relayées par les réseaux sociaux. Le ministre de l'Intérieur, avait en effet annoncé, lors d'une conférence de presse tenue mardi, que le meurtrier de Chokri Belaïd avait été identifié et qu'il était traqué par la police.  Il avait, également, signalé l'arrestation de quatre suspects âgés entre 26 et 34 ans et appartenant au courant salafiste, niant en même temps l'implication d'une quelconque partie étrangère dans cet assassinat.

Le porte-parole du collectif de défense en charge du dossier, Me Nizar Snoussi, a à ce sujet affirmé : «Ceci est d'autant plus surprenant qu'il est lui-même concerné par l'instruction et que la défense a demandé son audition». Me Snoussi a également déploré que la défense ait appris les arrestations par voie de presse, proclamant son droit à ce que le dossier de l'affaire lui soit communiqué.

Avec Tap