Mercredi, 07 Décembre 2011 12:41

assemblee-twitterA la veille des élections, sur twitter, on recensait surtout des comptes «officiels» de partis. Et voici que nos députés, de plus en plus nombreux  à rejoindre les rangs des tn-tweeple, commencent à diffuser en masse leurs messages de 140 caractères, en direct de l’hémicycle.

Le premier exemple de haut responsable tunisien à twitter sans vergogne a été présenté par Slim Amamou, le fameux Slim404, devenu Secrétaire d'Etat. Grâce à lui, nos concitoyens ont pu, pour la première fois suivre ce qui se disait, jusqu’ici dans le secret du Conseil des Ministres, sous le gouvernement Ghannouchi. Mais Slim a fini par être remis à l’ordre par Béji Caid Essebsi, qui, visiblement, n’appréciait pas que l’on puisse informer le grand public sur ce qui se passait dans les salles de réunions feutrées de nos premiers responsables. Parce que selon M. Essebsi, tout ce qui filtrait des augustes murs des ministères devait être dument contrôlé. Mais les temps changent, et les Tunisiens ont désormais de nouvelles exigences citoyennes. Et la transparence n’est pas la moindre de leurs revendication.

Avec l’Assemblée Constituante, nous sommes passés à la vitesse supérieure. Si les principes de l’Open Governance ne sont pas encore appliqués à la lettre, les plus ouverts de nos députés sont à l’avant-garde du combat pour la transparence. Les voici qui déboulent sur Twitter pour abreuver leurs concitoyens de leurs points de vue imprenable sur l’assemblée.  

Des députés tunisiens sur twitter
Iyed Dahmani (@iyeddahmani ), représentant du Parti Démocrate Progressiste, compte ainsi pas moins de 4544 abonnés, soit autant de lecteurs potentiels pour ses micro-messages. Karima Souid, députée d’Ettakatol, est suivie par la bagatelle de 2837 twittos, et 2180 pour sa collègue Lobna Jerirbi (@LobnaJeribi).

mabrouka mbarekLe Congrès Pour la République, déjà très présent sur Facebook, compte également marquer le coup sur le réseau social dédié au microblogging. Mabrouka Mbarek (@mabmbarek) avec ses 3705 abonnés est aussi l’un des députés les plus suivis sur twitter, en Tunisie. Haythem Ben Belgacem (@HaythemBELGACEM), et  ses 2146 followers, et le nouveau venu Abdelaziz Kotti (@KOTTIABDELAZIZ), compte faire porter la voix du CPR à l’extérieur du confinement de l’Assemblée.

Samir Taieb (@samirtaiebTN) d’Ettajdid, n’est pas en reste, avec ses 1705 abonnés, quand Noomane Fehri (@NoomaneFehri) d’Afek Tounes en dispose de 1405.

Il est intéressant de constater que les comptes personnels sur twitter de nos députés, dépassent souvent, en nombre d’abonnés, ceux de leur propre parti respectif. C’est que les amateurs de ce réseau, apprécient plus que tout, les petites notes aussi croustillantes que personnalisées, bien loin de la langue de bois, et des précautions d’usage, dans les communiqués officiels des partis.

On notera cependant que le premier parti tunisien en termes de sièges à l’Assemblée Constituante, à Savoir Ennahdha, est très peu présent sur twitter. Les Nahdhaouis, qui sont pourtant très nombreux sur Facebook, ne semblent pas encore pris le pli du microblogging.

A titre de comparaison, on rappellera que le tirage de certains de nos journaux papier (qui culmine souvent, dans la réalité, à 3000 exemplaires) n’atteint pas le nombre de followers des plus suivis de nos députés. Et voici que nos politiciens se chargent donc eux-mêmes de leur communication, court-circuitant d’autant la presse traditionnelle. Mais gare aux mauvaises manipulations. Il  y a quelques jours, un vrai-faux commentaire sur la position d’un parti politique vis-à-vis de son allié avait provoqué la polémique sur les réseaux sociaux. En passant sur twitter, ce type de risques est accru, dans la mesure où il s’agit de messages rédigés, et surtout, diffusés, à toute vitesse. L’effet démultiplicateur de twitter pourrait ainsi déclencher autant de bourrasques médiatiques.

Walid Ben Sahbi

Constituante : PDP, CPR, Ettakatol, et les députés de Twitter
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