La grande discorde à El Mottamar |
Vendredi, 16 Décembre 2011 02:46 |
Deux députés du Congrès pour la République à l’Assemblée Constituante ont été blâmés. Tahar Hamila, fraîchement promu secrétaire général du parti, déclare que Dhamir Manai, désigné dans la matinée du 15 décembre, pour devenir Secrétaire d’état auprès du Ministre de l’Industrie, chargé de l’énergie et des mines, a été exclu de son propre parti dans la soirée. Cherchez l’erreur. En à peine 24 heures, Abderraouf Ayadi, a succédé à Imed Daimi, qui a cédé lui-même la place à Tahar Hamila, à la tête du CPR, dans l’attente du prochain congrès qui devrait avoir lieu en janvier. Et voici que la liste des ministrables que le CPR a communiqué le 15 décembre est donc déclarée caduque. Tout comme l’accession d’Abderraouf Ayadi au poste de Secrétaire Général d’El Mottamar, d’abord remise en question par Abdelwahab Maâtar sur les ondes de Mosaique FM. On aura d’ailleurs relevé que M. Maâtar, dans un premier temps choisi pour détenir le portefeuille du ministère de l’Education, a été zappé, sur la seconde liste rendue publique le 15 décembre. Entretemps, les supporters d’Abderraouf Ayadi, ont mis en ligne le procès-verbal de la réunion qui a placé leur favori dans le fauteuil du secrétaire-général, et qui a abouti à la divulgation des six ministrables et du potentiel secrétaire d’Etat issus du CPR. C’est dire que ce parti a vécu, en ce jeudi, une journée très particulière, dès l’annonce de l’accession de Moncef Marzouki à la présidence de la République, et de sa démission de ses fonctions de secrétaire général du Mottamar. Certains observateurs avaient déjà relevé qu’aux cours des négociations menées entre les représentants de la troïka désormais au pouvoir, il arrivait que les membres de la délégation du CPR étalent leurs désaccords, sous le regard des Nahdhaouis. Tout est fini par rentrer dans l’ordre, du moins en apparence, avec la séance inaugurale de l’Assemblée Constituante, le 22 novembre. Quelques indices tendaient cependant à indiquer que des dissensions attendaient leur heure pour ressurgir. Ainsi, une pétition présentée comme étant rédigée par des sympathisants du CPR déçu par les sympathies nahdhaouis de leur parti a circulé sur le web. Les pages du CPR sur les réseaux sociaux se sont empressées de démentir son contenu, mettant en doute l’origine de la pétition en question, l’attribuant même à des militants de partis de l’opposition, désireux de semer la zizanie. Le problème ? Certains membres d’El Mottamar se sont entretemps déclarés solidaires de son message. Le projet de ratification de la Constitution par le peuple, par voie de referendum a été proposé par Moncef Marzouki. Le 7 décembre, il s’est avéré que seuls 9 députés ont voté pour ce projet, alors que le CPR dispose de 29 sièges à la Constituante. Un signe fort qui a été diversement interprété et «apprécié» par les principaux intéressés. Sur un autre plan, le retour annoncé de Neziha Rejiba, plus connue sous le pseudonyme d’Om Zied, a pu également contribuer à ce «mouvement d’humeur» dans les sphères du parti. D’autant plus qu’Om Zied, est connue pour sa forte personnalité, et pour n’avoir pas beaucoup de sympathie pour Ennahdha. Ce qui a pu encourager certaines tendances jusqu’ici silencieuses à s’exprimer ouvertement. Le 14 décembre, nouveau président de la République, Moncef Marzouki a appelé de ses vœux, une trêve politique et sociale pour six mois. Le lendemain, ce sont les militants de son propre parti qui sèment la graine de la discorde et étalent leur linge sale sur la place publique. Moez El Kahlaoui Lire aussi:
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