Mardi, 20 Décembre 2011 07:33

ghannouchiUn symposium  international sur le thème «la Campagne  de défense de l’islam»  a été organisé les 15, 16, 17 décembre 2011, à Gammarth, à  l’hôtel Regency, en présence du leader du parti Ennahdha, avec la collaboration de cheikhs et d’oulémas venus d’Egypte, de Libye, de Syrie, de Palestine… Reportage.

L’événement  a bénéficié d’une grande affluence. Côté tunisien, on aura noté la présence du cheikh Rached Ghannouchi, de Me Abdelfettah Mourou, ainsi que des représentants du parti islamisant «Al adala  wa el tannmya». Des oulémas et des invités de marque du monde arabe et du Maghreb ont donné une dimension internationale  à l’événement. Le koweitien Walid Tabtabaï, connu pour ses virulentes positions anti-chiites a côtoyé ainsi, le penseur et activiste égyptien Tarak Zommor, lié notamment à l’assassinat d’Anouar Sadate. Etaient également présents le ministre des Awqaf libyen, M. Hamza Abou Faress, le yéménite Abdelwahab Hamikani, le prédicateur palestinien Nader Témimi, le syrien Khaïrallah Taleb… autant dire que le symposium a suscité l’intérêt de sommités islamistes issues des quatre coins du monde arabe.

Et comme il se doit dans des manifestations de ce genre, la salle a été  scindée en deux  aires distinctes : les dames à gauche, les messieurs à droite.  Au niveau des derniers rangs, des femmes en niqab et des garçons en qamis, œuvraient, de par et d’autre de la margelle de séparation à entretenir une atmosphère densément émotionnelle, en scandant des «takbirs» et des slogans islamisants.

La Grande République islamique
Dans son allocution d’ouverture, Walid Tabtabaï  a salué  la «libération» de la Tunisie des crocs du diktat et la promesse de «son retour» longuement rêvé  par les croyants au giron originel et légitime de la Oumma. Une Oumma déterminée désormais à promouvoir une grande «dawla» de la justice et de la foi. Cette idée maitresse a été reprise un peu par tous les intervenants et notamment par Rached Ghannouchi. Le cheikh a en effet,  célébré une ère nouvelle, celle du rassemblement, de l’unification, un «Ijmâa» politique  en rupture avec  le  clivage assassin  entre laïcs et islamistes et une concorde à l’échelle arabe qui, plus que jamais, est  à l’ordre du jour et de l’époque.   L’égyptien Zommor relèvera à son tour que «l’époque est certainement mûre, en ces temps bénis  pour l’accomplissement de la Grande République islamique».

Parmi l’assistance, le jeune salafiste qui a défendu la cause du niqab sur le plateau télé d’Hannibal TV, était présent avec des militants, qui manifestaient ostensiblement  leur sympathie pour Rached Ghannouchi. Ils ont d’ailleurs eu l’occasion de discuter longuement avec le cheikh entre les séances, et surtout, après les repas.

Les séances du 16 et 17 décembre ont été consacrées à retracer  le thème majeur des révolutions arabes. Les intervenants ont discuté des enjeux et de l’avenir des dynamiques politiques dans le monde arabe. Ont participé à l’actualisation de ces sujets des conférenciers dont notamment  le parlementaire tunisien Abou Yâarab Marzouki et M. Mustapha Abdeljalil  du Conseil National Transitoire Libyen.

Miracles en Libye
L’invité  libyen a ainsi détaillé la liste impressionnante des «karamats», ces «miracles» advenus lors des batailles révolutionnaires menées contre l’ennemi de Dieu. Un exemple ? Une troupe pro-Kadhafi armée jusqu’aux dents, s’est retrouvée par hasard  face à face avec un groupement  de révolutionnaires complètement désarmés. Tout portait donc à croire que les rebelles allaient se faire massacrer par la soldatesque à la solde de Khaddafi. Selon, M. Abdeljalil, par un effet de grâce incroyable, les révolutionnaires  ont paru sous les traits d’un commandement militaire irréductible. Le membre du CNT raconte ce fait d’armes miraculeux «la panique s’est répandue parmi les khaddafistes, qui ont fini par rendre armes et munitions aux pieds des aimés de Dieu».

Dans leurs discours, la majorité des participants ont en substance,  souligné l’urgence  brûlante à resserrer les rangs  entre  peuples sunnites pour constituer une unité politique et socio-confessionnelle dans un monde arabe pris entre deux périls : chiite incarné par l’Iran et  impérialiste américain représenté par un Etat que les conférenciers auront unanimement  évité de nommer. Les plus jeunes de l’assistance ne prendront pas autant de précautions. Entre des vivats et  des exhortations tonitruantes à bénir la mémoire du «Chahid» Ben Laden, les jeunes salafistes, ont entonné des appels explicites à la chute du  régime saoudien.

                                                                                              Yosra Ben Salah

Islamistes de Libye, d’Egypte, de Palestine réunis à Tunis
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