Qui veut salir la réputation d’Ali Laâridh ? |
Mercredi, 18 Janvier 2012 19:23 |
La vidéo attribuée à Ali Laâridh, réalisée au début des années 1990 par les services spéciaux du ministère de l’Intérieur du dictateur Ben Ali, a refait surface, ce mercredi 18 janvier sur les réseaux sociaux. Au moment même où l’actuel ministre de l’Intérieur tente de nettoyer les services de sécurité. Pour rappel, Moncef Laâjimi a été démis de ses fonctions de directeur des unités d’interventions par M. Laâridh, le 10 janvier dernier. Son initiative a déclenché un mouvement de grève au sein de certaines brigades policières. Le ministre n’a pas bénéficié du soutien des seuls Nahdhaouis. De larges pans de la société tunisienne ont applaudi cet acte courageux d’un ministre qui vient tout juste de prendre les commandes d’un département qui a constitué le pilier de la politique répressive de Ben Ali, et qui n’a reculé devant aucun procédé aussi abject, et bas fut-il. Ainsi des militants des droits de l’homme, des opposants de gauche comme de droite, ont été nombreux, dans les années 90, à avoir été victimes de ces manipulations et montages pornographiques. Et la presse de caniveau, dont certains titres sont toujours publiés aujourd’hui, et sous la direction des mêmes responsables, se faisaient à l’époque un plaisir et un devoir de plonger dans la fange pour tenter d’éclabousser la dignité d’hommes et de femmes qui ont sacrifié leur liberté, leur vie de famille, pour la Tunisie.
Ali Laâridh, qui a assumé les responsabilités de porte-parole d’ Ennahdha » jusqu’à son arrestation en 1990, subissait le harcèlement des services de sécurité depuis 1981. Et après son arrestation, le 23 décembre 1990, on l’a menacé de lui injecter du poison, et du sang contaminé par le SIDA. Sa femme a été enlevée au mépris des lois et des conventions internationales. Elle a été agressée, abusée, filmée, jusqu’à s’effondrer nerveusement. Son époux, lui, a été condamné à 15 ans de prison, dans l’isolement total, dans une cellule humide, alors qu’il est asthmatique. Cet homme a su rester debout, résister au traitement inhumain de ses tortionnaires. Et voici qu’après la Révolution, certains font appel aux procédés les plus répugnants de la police politique pour tenter d’abattre leurs adversaires. Reste à espérer que la diffusion de cette vidéo répugnante serve d’électrochoc, pour que les Tunisiens quelle que soit leur horizon politique, quelle que soit leur fonction, rompent définitivement avec ces agissements inacceptables. Marwene El Gabsi Facebook Social Comments |