Samedi, 27 Décembre 2014 01:39

«La Tunisie d’aujourd’hui est un Etat africain sous-développé où les officiers de police commandent». Telle est la définition qu’a donnée Ayachi Hammami, l’avocat et militant de longue date des droits de l’homme, dans la soirée de ce vendredi 26 décembre lors d’une émission diffusée par Hannibal TV.

La raison de son courroux ? «La sécurité présidentielle a empêché la présidente de l'Instance Vérité et Dignité (IVD), Sihem Ben Sedrine, d'emporter les archives de la présidence de la République». Et c’est le secrétaire général du syndicat de la sécurité présidentielle, Hichem Gharbi dont les propos ont été rapportés par la Tap qui l’affirme.

La sécurité présidentielle, le siège de la présidence et ses archives sont sous notre responsabilité, a-t-il indiqué, ajoutant qu'il est inconcevable de les abandonner de la sorte. L'équipe de la sécurité présidentielle a reçu les ordres de son directeur général, a signalé Gharbi, soulignant que «la période actuelle est très sensible et que les archives présidentielles ne peuvent être cédées qu'après la passation du pouvoir au nouveau président».

A cela, Me Hammami rétorque : «Qui êtes-vous M. Hichem Gharbi ? Vous êtes un officier de police. Vous êtes venus en compagnie d’autres officiers, et vous avez coupez la route avec vos voitures et vos agents à une instance constitutionnelle venue à la présidence de la République dans le cadre de la loi pour accomplir sa mission conformément à la constitution». Qui êtes-vous pour interpréter la situation politique ? Vous dites que les conditions sont ne sont pas propices, que la période est sensible. Mais vous êtes censés appliquer la loi et non l’interpréter».

De son côté, l'avocat Khaled Krichi, membre de l’IVD, a indiqué, pour sa part, que le syndicat de la sécurité présidentielle avait empêché, ce vendredi matin, l'instance de prendre livraison des archives de la présidence, ce qui représente, selon lui, une atteinte manifeste à la loi sur la justice transitionnelle, à l'accord conclu avec la présidence de la république à ce sujet et à la circulaire de la présidence en date du 30 septembre 2014 visant à faciliter l'action de l'instance. Celle-ci prendra les mesures nécessaires à l'encontre de ceux qui bloqueraient son travail, a-t-il indiqué.

Entretemps, la présidence de la République a publié une mise au point affirmant notamment que «l’action des membres du syndicat des agents de la sécurité présidentielle ne reflète pas la position de la présidence vis-à-vis de l’IVD», soulignant  «son engagement à coopérer avec toutes les instances constitutionnelles, conformément à la loi».

D’où les questions qu’adressent Me Ayachi Hammami au secrétaire général du syndicat de la sécurité présidentielle : «Est-ce une République avec son président, ses lois, ses institutions, ou une caserne de militaires où vous commandez comme bon vous semble»? Avant de conclure «Pour que l’on vous respecte, il faudrait que vous nous respectiez. Pour que le peuple qui s’est révolté notamment contre vous, le 17 décembre, vous respecte, il faudrait que vous respectiez la loi».

Moez E.K

Affaire de l’IVD : Qui commande vraiment en Tunisie?
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