Des milliers de Tunisiens sont descendus dans la rue, samedi, à Tunis, comme à Tozeur, ou à Tataouine, pour réclamer une gestion transparente des ressources naturelles. L'ONG "I Watch" lance une pétition pour réclamer un audit des entreprises pétrolières. Mais Ghannouchi ne l'entend pas de cette oreille.
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Des milliers de Tunisiens sont descendus dans la rue, samedi 30 mai, pour réclamer une gestion transparente des ressources naturelles, dans le cadre de la campagne « Winou El Pétrole ». La foule a afflué dans l’après-midi à Tunis, pour appeler à l’ouverture des dossiers de la corruption, et consacrer la souveraineté nationale, en particulier sur les ressources naturelles, telles que le pétrole, le gaz, et le sel.
Les observateurs auront relevé la présence des membres du Courant Démocrate (Tayyar, le parti dirigé par le transfuge du CPR, Mohamed Abbou), venus en grand nombre à la manifestation.
Une marche populaire a également eu lieu autour des mêmes revendications au sud, du pays, à Tataouine, comme à Tozeur, pour revendiquer la transparence et le droit des citoyens de bénéficier des richesses du pays.
A noter que l'organisation "I Watch" (Ana Yakidh), qui a pour buts de lutter contre la corruption financière et administrative et de consacrer la transparence, avait annoncé, vendredi, qu'une pétition virtuelle a été lancée pour revendiquer la réalisation d'un audit global des entreprises pétrolières sous l'égide d'une commission parlementaire indépendante.
L’objectif étant, selon le directeur de la section gouvernance au sein de l'ONG, Youssef Ben Belgacem, de collecter, le maximum de signatures pour inciter le gouvernement à réaliser un audit global des comptes dans le secteur du pétrole. Ben Belgacem, dont les propos ont été rapportés par la Tap, a souligné que cette démarche vise à rétablir la confiance entre le citoyen et l'Etat.
Il a ajouté que " la présentation des résultats des audits aux citoyens en toute transparence et clarté" constitue la solution idéale pour dissiper les doutes quant à la légalité des contrats pétroliers signés par l'Etat tunisien. Mais manifestement, ces manifestations, et cette campagne ne sont pas du goût de tout le monde.
Rached Ghannouchi, le leader d’Ennahdha, a en effet considéré, lors d’une réunion de son parti à Tataouine, que la campagne sur les ressources naturelles ne vise, selon lui, « qu’à répandre l’anarchie », puisque, à ses dires, « la Tunisie ne produit même pas la moitié de ce qu’elle consomme » en termes d’hydrocarbures.
Soufia B.A