Mercredi, 22 Juillet 2015 23:05

Tribune. Ce projet de loi organique est sans doute aucun le lapin sorti du chapeau du magicien ; la mauvaise carte jouée par BCE qu’il a vraisemblablement dissimulé tout le long de sa campagne pour la laisser cuire à feu doux dans les coulisses de son cabinet. Par Khayem Chemli

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Après moult tergiversations et contestations, le projet de loi relatif à la réconciliation nationale économique proposé par le président de la république Béji Caïd Essebsi va enfin paraître devant l’Assemblée des Représentants du Peuple après avoir été examiné par le conseil des ministres réuni le 14 Juillet denier. Ce projet de loi organique se présente comme une amnistie accordée aux fonctionnaires de l’Etat et de l’Administration, aux chefs d’entreprises et à une trentaine de ministres de différentes générations poursuivis pour des actes de malversations financières, excluant les délits de corruption, les détournements de fonds ainsi que les crimes politiques de torture et de violation des droits de l’Homme.

Cette initiative peut s’analyser comme une réponse aux voix qui s’élèvent contre la présidence de la république qu’on accuse souvent de laxisme et d’inertie face au blocus économique que vit la Tunisie. Un blocus que le président de la république en personne a promis de lever lors de sa campagne électorale en hiver 2015. Mais de quelle manière ? Et dans quel timing ? Nous ne le savions pas jusqu’alors.

Que nous cache donc encore Béji Caïd Essebsi ? Ce projet de loi organique est sans doute aucun le lapin sorti du chapeau du magicien ; la mauvaise carte jouée par BCE qu’il a vraisemblablement dissimulé tout le long de sa campagne pour la laisser cuire à feu doux dans les coulisses de son cabinet. Et c’est dans ce même contexte qu’on ne s’étonnera pas des nombreuses machinations dont se délectera à l’avance notre président illusionniste.

Ce sont les rouages de la politique, diront certains. De ce fait, il est inutile de se voiler la face et de se demander pourquoi cette initiative, bien que majeure et importante, n’a pas figuré parmi le programme électoral officiel de BCE.  A entendre l’écho strident qui a été provoqué dans la scène politique et la contestation exprimée par l’Instance de la Vérité et de la Dignité, annoncer une telle mesure lors d’un sprint électoral aurait relevé du suicide politique puisque travailleurs, extrêmes gauchistes et syndicalistes auraient boycotté le vote BCE.

Et pour éviter les démarches farfelues et creuses, le président de la République s’est assuré d’obtenir l’aval de son nouveau partenaire fidèle Rached Ghannouchi. On les a vus le 20 Mars 2015, applaudir d’ores et déjà l’initiative annoncée par le président lors de son allocution de la fête de l’indépendance dans le palais de Carthage. Quel meilleur appui peut donc espérer BCE à part le feu vert de près des deux tiers de l’assemblée du peuple ? C’est donc une véritable gifle camouflée d’une prouesse politique qu’est ce projet du grand pardon. Un grand pardon dont les véritables intentions se révèleront peu à peu une fois rentré en vigueur. En attendant, extrême vigilance et souplesse sont requises !

Réconciliation nationale : Caïd Essebsi, Chef d’Etat et illusionniste ?
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