Megaupload : Ammar 404 au FBI |
Vendredi, 20 Janvier 2012 10:34 |
Dans les premières minutes qui ont suivi la coupure du site Megaupload dans la soirée du 19 janvier, de nombreux internautes tunisiens ont cru qu’Ammar 404 était de retour. Les remarques ont fusé sur les réseaux sociaux. Et pour cause : l’opinion est encore marquée par la diffusion de la sordide vidéo mettant en scène le ministre de l’Intérieur. Et certains ont cru, durant quelques minutes, trouver un lien de cause à effet. Et bien non. Ils auront vite appris que l’initiative de la mise hors ligne de l’une des plus importantes plateforme de téléchargement au monde, a été prise par l’Oncle Sam, et plus précisément par l’importante officine sécuritaire du Federal Bureau of Investigations, alias le FBI. Notre vieux Ammar 404 n’a donc pas repris du service. En attendant, des mandats d’arrêts ont été délivrés par les autorités américaines, et quatre responsables du portail ont été arrêtés à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Le fondateur Kim Schmitz, alias Kim Dotcom, ainsi que ses collègues risquent 20 ans de prisons, pour de graves chefs d’accusations : blanchiment d’argent, projet de racket, et, bien sûr, violation des droits d’auteur. Autant dire que les Tunisiens, habitués à se servir sans avoir à contourner (et heureusement) les dispositifs des lois scélérates du style du Hadopi français, trouveront ces accusations tout simplement aberrantes.
Du côté des Etats-Unis, on ne partage visiblement pas notre manière de voir. La polémique y bat son plein sur deux projets de lois visant explicitement le piratage sur le Net : Stop Online Piracy Act (SOPA), introduit sous la pression des lobbies du cinéma américain, qui vise notamment des sites comme The Pirate Bay, et le projet Protect IP Act (PIPA). Et c’est pour protester contre ses mesures jugées liberticide, que des sites comme Wikipedia ont été fermés en signe de protestation. Bon nombre des films gravés et distribués librement en Tunisie dans ces boutiques disséminées sur tout le territoire de la République ont transité par Megaupload, avant de débarquer sous forme de CD dans les lecteurs DVD de nos salons. Nos cinéphiles ont ainsi pu, grâce à cette plateforme désormais fermée, découvrir les chefs d’œuvres du cinéma iranien, visionner les innovations des réalisateurs sud-coréens, se divertir avec les blockbusters hollywoodien. Et si le trafic et la bande passante du net sont engorgés dans bon nombre de société tunisiennes, c’est parce que leurs employés téléchargent à tout va, des longs-métrages (qui pèsent tout de même 700 M0 en version DivX), à partir de Megaupload. C’est dire que la disparition soudaine (et regrettable) de ce site, se fera cruellement ressentir en Tunisie. Et si les projets de lois en venaient à être promulgués en Amérique, la fermeture s’appliquera à d’autres plateformes qui seront jugées illégales par l’Oncle Sam. En clair : les lois américaines se feront directement ressentir en Tunisie. Walid Ben Sahbi Facebook Social Comments Box for Joomla |