Mercredi, 04 Janvier 2012 19:45

police-tunisieDes étudiants et des professeurs d’université ont manifesté, ce matin du mercredi 4 janvier, devant le ministère de l’enseignement supérieur. Sana Farhat, une journaliste du quotidien «Le Temps», a témoigné sur les ondes de Mosaique FM, de l’agressivité dont ont fait preuve les forces de sécurité vis-à-vis des manifestants, et des journalistes.

A noter que le journal, pour lequel travaille la reporter, fait partie du groupe de Dar Assabah, le plus ancien groupe de presse du pays. Et voici que l’un de ses représentants, se fait traîner au sol par les services de sécurité. Elle a pourtant bien montré sa carte de presse au policier. Rien n’y fit, elle précise devoir son salut à l'intervention d'un militaire. La journaliste affirme avoir depuis  très mal au cou et avoir été hospitalisée.

Une deuxième journaliste, Maha Ouelhezi, travaillant pour le site du portail économique Webmanagercenter, a également déclaré avoir été agressée par les forces de l’ordre. Sur directinfo.tn, un site appartenant au même groupe de presse électronique, elle affirme ainsi qu’un membre des forces de sécurité «a jeté son appareil photo violemment» lui «interdisant verbalement de filmer».

On croyait, visiblement à tort, que ce type d’agissements allait disparaitre avec la consécration de la démocratie. Pourtant, les revendications des manifestants ne sont pas a priori, en contradiction avec les priorités de la Tunisie. Puisque ils visent le retour à la normal à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba (FLAH), qui est tout simplement fermée, depuis que des groupes revendiquant le port du niqab occupent les lieux.

Des représentants du syndicat des enseignants ont parlementé avec le nouveau ministre, M. Moncef Ben Salem, pour étudier d’éventuelles solutions pour lever le sit-in des occupants de la Manouba. Sauf que les négociations ont échoué, et les manifestants ont été appelés à quitter les lieux. On remarquera donc que si les autorités n’interviennent pas à l’université fermée depuis des semaines, pour disperser les sit-inneurs salafistes, la police a accouru sans attendre, pour disperser d’une manière plutôt agressive, ceux qui réclament la réouverture de la faculté.

Du côté d’Ennahdha, cependant, on reproche la partialité de la presse en sa défaveur. Les déclarations de responsables du parti d’inspiration islamique multiplient en effet les déclarations mettant en cause la presse nationale, considérée comme desservant sa cause. Et à ce stade, et au vu du déroulement des événements lors de cette manifestation pacifique organisée devant le ministre de l’enseignement supérieur, une chose est sûre : les deux journalistes agressées ne risquent pas de se transformer en sympathisantes du mouvement. Et ce ne sont pas ce type d’agissements qui redoreront le blason des forces de l’ordre dans la Tunisie d’après la Révolution.

Walid Ben Sahbi

Journalistes agressées par la police
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