Dimanche, 26 Août 2012 11:46

lotfi-zitounDans un droit de réponse accordé par la radio Express FM à Lotfi Zitoun, le conseiller du chef du gouvernement dément totalement les propos tenus par Sami El Fehri à son sujet. M. Zitoun précise ainsi qu’il n’a en aucun cas appelé M. El Fehri, mais que c’est Moez Ben Gharbia, le producteur de l’émission «Lougik Essyassi», qui a pris l’initiative de l’appeler.

Lotfi Zitoun a déclaré, lors de son passage sur Express FM, ce samedi 25 août, que c’est Moez Ben Gharbia qui lui a demandé son avis sur l’émission, et qu’il ne le lui a communiqué qu’en tant que simple citoyen. Puis Ben Gharbia lui a passé Sami El Fehri qui lui a précisé avoir pris cette décision «parce que ses intérêts sont menacés».

M. Zitoun souligne au contraire qu’il a demandé à Sami El Fehri de le dire publiquement, si de quelconques pressions ont été exercées contre lui, et que celui-ci avait répondu négativement, soulignant «qu’aucune pression n’a été exercée contre lui». Le conseiller de Hamadi Jebali accuse Sami El Fehri de mensonge, et martèle que «la justice suit son cours, et nous n’avons aucune influence sur son déroulement».

Lotfi Zitoun reproche notamment aux journalistes de «ne pas avoir questionné Sami El Fehri sur son association avec les Trabelsi». Il précise : «Il s’agit de la chute de la première pièce du jeu de domino. D’autres pièces dans le secteur des médias et dans d’autres domaines vont tomber les prochaines semaines».

Or de la suite des événements, dépendra justement la crédibilité de cette campagne menée par le gouvernement et Ennahdha, qui, de l’aveu même de M. Zitoun, a plutôt déçu ses sympathisants. Et pour cause : le gouvernement d’Ennahdha est accusé d’avoir fait preuve de beaucoup de mansuétude, voire d’avoir permis le recyclage, de plusieurs symboles de la presse aux ordres. La campagne «Ekbess» aurait-elle finalement porté ses fruits ?

Ennahdha aurait-elle maintenant vraiment décidé de rompre avec les porteplumes de Ben Ali et ses relais télévisés ? Sami El Fehri sera-t-il le seul visé, ou d’autres figures emblématiques seront-elles également ciblées ? En clair, les plus enclins aujourd’hui à défendre Ennahdha sur les écrans et coupables eux-aussi, d’avoir tenté de manipuler les Tunisiens en pleine Révolution seront-ils aussi jugés ?

A en croire le très controversé Lotfi Zitoun, les Tunisiens sont actuellement à un tournant. Le cas échéant, est-il réellement possible d’avoir un vrai débat démocratique dans un paysage encore largement dominé par les figures médiatiques de l’ancien régime ? Les journaux qui ont soutenu la dictature pendant 23 ans, et jusqu’à la dernière minute d’avant la chute de Ben Ali, sont-ils vraiment susceptibles de se transformer, du jour au lendemain, en piliers de la démocratie ?

Suffit-il de fermer les yeux sur les trafics menés hier par les pharaons de nos médias, pour disposer aujourd’hui comme par enchantement d’une presse crédible, objective, sortant pourtant des mêmes officines corrompues ?

Moez E.K

Tunisie : Questions sur la réponse de Lotfi Zitoun
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