Mercredi, 30 Novembre 2011 11:41

nazisme-cineLeni Riefenstahl est une cinéaste au talent incontestable. Mais c’est aussi l’un des propagandistes les plus importants du nazisme. Elle a ainsi participé aux mises en scène des rassemblements de masse hitlériens, en vue de leur donner un impact visuel et politique maximal. La voici sur grand écran, en Tunisie.

 «Le pouvoir des images», un documentaire sur Riefenstahl, réalisé par  Ray Mûller en 1993,  sera projeté ce mercredi 30 novembre, au Ciné Amilcar,  au Centre Alyssa, du côté d’El Manar 2, à Tunis. L’événement est organisé par «les caravanes documentaires», avec l’appui du cinéma AfricArt et de K-films.

Les Tunisiens auront ainsi l’occasion de redécouvrir une artiste au talent détourné pour servir une cause et une idéologie des plus destructrices de l’humanité. C’est dire que la créativité artistique, et les images ne sont pas, à eux seuls, les garants de la tolérance et de l’ouverture. Pis : mis entre de mauvaises mains, il s’agit d’armes potentiellement redoutables capables de renforcer le camp des plus extrémistes et des franges les plus obscurantistes de la société.

leni riefenstahlPourtant, le cas Riefenstahl est assez particulier. «La Lumière Bleue», sa première œuvre réalisée en 1932, est un véritable hymne à la tolérance, couronné par le Lion d’argent à la Mostra de Venise. Or paradoxalement, c’est ce film qui la fera connaître et qui attirera l’attention d’Hitler. C’est ainsi qu’elle a filmé le congrès du parti nazi à Nuremberg, pour en faire, en 1933, un long-métrage intitulé «La Victoire de la foi». En 1936, elle tournera  «Les Dieux du stade», pour mettre en valeur les Jeux Olympiques de Berlin, conçus comme une opération destinée à faire reluire le régime hitlérien.

Leni Riefenstahl a pourtant innové, même sur le plan technique. Elle explique ainsi dans ce documentaire, comment elle a mis en place un rail circulaire, pour filmer le dictateur Adolf Hitler sous toutes les coutures, et le placer au centre des regards, du peuple allemand.Difficile de ne pas y voire quelques points communs avec la désinformation, (toute proportion gardée) qui a eu cours sous l’ère de Ben Ali. Manifestations sportives, culturelles, mises au service du dictateur suprême.

C’est dire que les méthodes inaugurés par Goebbels, le propagandiste numéro un du nazisme, et décliné par des cinéastes gagnés à sa cause, ont, depuis fait école. Hollywood n’a d’ailleurs pas longtemps hésité avant de se lancer dans le cinéma de propagande. Et on ne compte plus, même en Tunisie, les artistes officiels déchus de Ben Ali. Or aujourd’hui plus que jamais, «Le Pouvoir des images» est d’actualité.

Walid Ben Sahbi

Cinéaste nazie sur écran en Tunisie
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