Lundi, 26 Décembre 2011 12:33

abdel-kechicheAprès le succès de «La graine et le mulet», le choc visuel de «Vénus noire» voici que le cinéaste tuniso-français Abdellatif Kechiche, revient sous les feux de la rampe avec «Le bleu est une couleur chaude», une adaptation d’une bande dessinée relatant le parcours d’une adolescente qui découvre son homosexualité.

La bande dessinée en question, concoctée par Julie Maroh, a décroché le prix du public du festival d'Angoulême, en 2011. Elle raconte l’histoire d’une jeune fille suicidaire, aux prises avec ses sentiments, et les réactions de son environnement social et familial.

Abdellatif Kechiche s’est fait connaître par le public tunisien, à travers le rôle (principal) qu’il a joué dans «Bezness» de Nouri Bouzid, pour lequel il a même décroché le prix d’interprétation masculine du festival de Namur en 1992. Ce ne sera d’ailleurs pas le seul point commun avec l’auteur de «l’homme de cendres».

Avec «La graine et le mulet», le cinéaste a signé une véritable ode à la tolérance, à la beauté des petits riens du quotidien, d’une famille maghrébine en France. Les œuvres de Kechiche mettent à nu la sensibilité exacerbée d’un artiste aux prises avec une identité recomposée, métissée. Des tiraillements parfois douloureux qui atteindront leur paroxysme avec un film comme «Vénus noire».

Débarqué en France avec ses parents à l’âge de six ans, Abdelatif Kechiche a su imposer son regard à la fois acéré et plein de pudeur et de sensibilité. Au point d’être devenu l’un des étendards du cinéma français d’auteur, sans renier en rien ses origines tunisiennes. En attestent les thématiques lancinantes souvent attachées à l’altérité, à la condition de l’étranger, dans des sociétés pas toujours tendres à l’égard de l’Autre.

Sur la Révolution Tunisienne, Abdelatif Kechiche a fait cette déclaration qui marque son attachement (et ses ambitions) pour sa terre d’origine :  «Un peuple qui parvient à déstabiliser puis à renverser une dictature aussi redoutable que celle qui était en place depuis trop longtemps en Tunisie, ce n’est pas rien. Tout devient possible». Reste à savoir s’il sera vraiment possible de voir «Le bleu est une couleur chaude» dans les salles obscures en Tunisie. Quand on sait l’accueil qui a été réservé à des films comme «Ni Dieu ni maître», ou «Persépolis», il est permis d’en douter.

Moez E.K

Nouveau film bleu et chaud d’Abdellatif Kechiche
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