Mercredi, 25 Avril 2012 20:29

azmi-bisharaLongtemps considérée comme étant à la périphérie du monde arabe, le Maghreb en général et la Tunisie en particulier, a fait un retour tonitruant sur la scène politique régionale. Elle en devient même l’un de ses principaux acteurs.

Un renversement de situation qu’a engendré la Révolution Tunisienne, qui a eu des effets en cascade sur les pays arabes trop longtemps régis par des dictatures sclérosées.

Azmi Bishara, l’un des principaux politologues arabes, se penchera ainsi sur les vents du changement nés en Tunisie, et ira jusqu’à publier un livre sur la question, un ouvrage intitulé «La glorieuse Révolution Tunisienne». Le penseur palestinien avait en effet suivi notre Révolution dès ses premiers signes avant-coureurs, pour s’en faire plus tard, l’analyste au jour le jour sur les chaînes satellitaires comme Al Jazeera, puis il s’en fera le chantre, le héraut, qui avertira les tyrans de la région. Son livre, édité en janvier 2012 par le Centre Arabe des Recherches et Etudes Politiques disséquera en six chapitres les conditions qui ont permis l’éclosion de la Révolution.

Il se penchera d’abord sur les facteurs qui ont fait de ce qui était à l’origine un mouvement social de contestation, une véritable Révolution. Il poussera l’analyse pour en tirer des leçons valables à l’échelle arabe, alors même que la région est en pleine recomposition. Il relèvera que «le temps des révolutions citoyennes est arrivé, dans une nation arabe qui n’a été jusqu’ici exposée qu’aux coups d’Etats, pompeusement maquillés en Révolution de… palais».

Pour Azmi Bishara, cette Révolution est celle des régions marginalisées de la Tunisie, celle que les médias de Ben Ali faisaient mine d’en ignorer l’existence. Préférant dépeindre les cartes postales des zones côtières touristiques. Une image entretenue à grands frais par des «intellectuels» aux ordres.

Reste que plus d’une année après l’explosion révolutionnaire, les soubresauts n’en finissent pas d’agiter l’œil du cyclone qu’est la Tunisie. Le pays sur lequel a soufflé en premier le vent du changement n’en finit pas

A cet égard, Azmi Bishara est malgré tout optimiste. Pas seulement grâce au haut degré de civilisation dont ont fait preuve les Tunisiens. Mais aussi parce que dans l’ensemble, des tenants d’idéologies politiques a priori antinomiques, relevant d’horizons aussi variés que l’islamisme, la laïcité, le nationalisme arabe, et de toute l’étendue des sensibilités de la gauche, arrivent malgré tout à dialoguer. La cohabitation de représentants de tendances aussi différentes sous un toit commun, celui de l’hémicycle de l’Assemblée Constituante le prouve. Même si les débats sont souvent houleux, et les tensions parfois, plutôt vives.

Mais après tout, comme le rappelle Azmi Bishara, la Tunisie est le premier pays arabe à connaître réellement la démocratie. Si on excepte la répartition préétablie des pouvoirs sur la base des religions et des ethnies au Liban. En phase d’apprentissage, donc. Et quand on apprend tout juste à marcher, on ne craint pas de trébucher. Mais gare aux conséquences des glissades.

Lotfi B.C

«La glorieuse Révolution Tunisienne» vue par Azmi Bishara
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