Dimanche, 22 Janvier 2012 12:05

police tunisieMoncef Laâjimi est un ange. Les Tunisiens l’auront appris par la lucarne télévisée, le samedi 21 janvier, dans la soirée. Et tout le monde aime Laâjimi. Les policiers, bien sûr, et les 12 000 membres de ses unités. Mais aussi tous les citoyens attachés à la Tunisie. Parce que c’est un ange.

Et comment pourrait-on attaquer, critiquer, une aussi grande pureté, une vie entière au service du peuple ? Assurément, il n’y a que les suppôts du Mal,  les ennemis de la patrie, qui refusent de voir les réalités en face et le bienfait des matraques. Qui aime bien châtie bien, dit-on. Et c’est qu’ils oublient, ces traitres à la nation.

Et Dieu sait qu’il nous a aimés, Moncef Laâjimi. Le colonel nous a passionnément aimés en 2008, au bassin minier. Pour nous rappeler en décembre 2011, de Sidi Bouzid, à Thala, qu’il nous aime toujours à la folie. Il nous aime tous, autant que nous sommes, et tels que nous sommes. Il a aimé les supporters dans les stades, les militants de la gauche révolutionnaire, de la droite réactionnaire, et même les syndicalistes de l’UGTT. Et si l’armée a dû quelques fois intempestivement intervenir, durant la Révolution, c’est juste pour mettre de l’huile, et lubrifier les rapports quand ça risquait de coincer, modérer les ardeurs de l’amour policier.

Et on a beau dire. Ce sont les unités d’intervention, qui ont véritablement rassemblé le peuple. Les bagas, ces paniers à salade fliqués, ont brassé large, de la gauche aux islamistes, des laïcs aux salafistes. C’est même assurément le seul endroit où tous les militants, des plus illuminés aux plus obscurantistes pouvaient se croiser, et même fraterniser. Parce qu’après tout, c’est dans l’adversité que naît l’unité.

D’aucuns regretteront même que les rapports amoureux entre la police et les Tunisiens ne sont plus ce qu’ils étaient, depuis le 14 janvier. Qu’ils se détrompent. Des témoignages fusent, ici et là, pour prouver que nos anges gardiens veillent au grain, pour maintenir la flamme sacrée allumée. Zakaria Bouguerra, lui, en sait quelque chose, et il a témoigné de la chaleur brûlante de la passion qui anime toujours nos angéliques protecteurs, qui n’ont de cesse de déployer leurs ailes, pour nous y loger. Et qu’importe si la fougue des rapports amoureux occasionne des plaies. L’amour blessé n’en est que plus fort, et tant pis si les corps ont du mal à cicatriser leurs plaies.

Et si Ben Ali s’est maintenu, durant 23 années, c’est parce que le peuple s’est fourvoyé, en lui manifestant si bruyamment son soutien. Et nos anges ne pouvaient qu’obtempérer aux ordres de la populace, fusse-t-il à leur corps défendant. Ces êtres séraphiques que sont les flics, n’ont pas droit au vote, comme le rappellera le colonel. Or il est bien connu que c’est notre vote franc et massif qui a maintenu le diable au sommet, pour nous commander. Alors que les anges, eux, étaient de notre côté. On peut toutefois s’interroger, sur le bien-fondé d’une telle émission télévisée, alors que l’ange en question est sous le coup d’un procès. Mais allons bon. Cessons de voir le diable dans les détails, et d’alimenter la suspicion. L’ange de lumière, Lucifer, est pour la réconciliation. Allons-nous pour autant lui donner le Bon Dieu sans confession ?

Marwene El Gabsi

L’amour de l’angélique Moncef Laâjimi
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